1793, La guerre de Vendée
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La guerre de Vendée est le nom donné à la guerre civile qui opposa, dans l'Ouest de la France, les républicains dits les Bleus, aux royalistes, dits les Blancs, entre l'an I et l'an IV (1793-1796) de la Révolution française.
La Chouannerie se déroula sur la rive droite de la Loire, tandis que le soulèvement Vendéen eut lieu sur la rive gauche.
Comme partout en France, la Vendée a connu des manifestations paysannes. Mais c'est au moment de la levée en masse de 1793, que la révolte vendéenne, s'est déclenchée, dans un premier temps comme une Jacquerie paysanne classique, avant de prendre la forme d'un mouvement contre-révolutionnaire.
Étalée sur trois années, la guerre a connu plusieurs phases, avec une brève période de paix au printemps 1795. Elle s'est terminée au début de l'année 1796, après avoir fait plus de nombreux morts et causé de nombreuses destructions.
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En 1789, les paysans de l'Ouest accueillent plutôt favorablement les débuts de la Révolution.
La Vendée et le Maine-et-Loire sont deux des douze départements qui envoient le plus de députés jacobins à l'Assemblée législative. De nombreux prêtres semblent avoir également accompagné le mouvement avec enthousiasme.
L'application de la constitution civile du clergé en juillet 1791, provoque une multitude d'actes de résistance parmi la population, qui recourt de plus en plus à la violence physique.
Dans l'ensemble, plus de 65% du clergé refuse de prêter serment dans l'Ouest contre 48% au niveau national.
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L’insurrection éclate véritablement en mars quand la Convention, le 23 février 1793, ordonne une levée de 300.000 hommes pour faire face à la baisse subite des effectifs des armées de la République. En revanche, l'attachement à l'Ancien Régime n'est pas le facteur déclencheur des premières émeutes.
Tandis que les insurgés bretons sont écrasés à l'extrême ouest, l'agitation réprimée en Alsace, au sud de la Loire, les insurgés vendéens parviennent à déborder les gardes nationaux.
Les insurgés prennent pour chefs d'anciens soldats comme Jean-Nicolas Stofflet et Jean Perdriau, des nobles ex-officiers de l'armée royale comme Charles de Bonchamps et Maurice d'Elbée.
Au début du conflit, les forces républicaines sont constituées de gardes nationales locales et de troupes de ligne disposées sur le littoral pour contrer d'éventuelles incursions britanniques.
La bataille, dite du «Pont-Charrault» a un impact psychologique immense jusqu'à Paris. La déroute ayant eu lieu en plein cœur du département de la Vendée, tous les insurgés de l'Ouest sont à partir de là qualifiés de «Vendéens». La «Vendée militaire» devient le symbole de cette Contre-révolution.
Le 17 mars 1793 à Paris, la Convention nationale est informée des soulèvements qui agitent la Bretagne, l'Anjou, le Bas-Maine et le Poitou. Aussitôt celle-ci décrète la peine de mort pour tout insurgé pris les armes à la main ou porteur d'une cocarde blanche.
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Le mois de mai 1793 s'ouvre par une grande offensive des Vendéens de l'armée d'Anjou et du Haut-Poitou, dite la «Grande Armée».
Le 3 mai, les républicains doivent abandonner Bressuire, laissant derrière eux un riche dépôt de munitions et des prisonniers.
Les 5.000 républicains se retranchent dans la ville de Thouars, mais la place est attaquée deux jours plus tard par près de 30.000 Vendéens.
Après un sanglant combat, le général républicain capitule, ce qui lui vaudra d'être condamné à mort en décembre par le Tribunal révolutionnaire. Il est remis en liberté avec ses hommes contre le serment de ne plus combattre en Vendée.
La victoire vendéenne a un grand retentissement, les rebelles s'emparent de milliers de fusils, de munitions, de 12 canons et d'un trésor de 500.000 livres.
L'armée républicaine est mise en déroute à Fontenay-le-Comte et Saumur. Les Vendéens font également 11.000 prisonniers et s'emparent d'un immense butin, 15.000 fusils, 60 canons et 50.000 livres de poudre. Ici aussi, les prisonniers républicains sont relâchés après avoir prêté le serment de ne plus combattre l'Armée catholique et royale. Ils sont également tondus afin de pouvoir être reconnus s'ils devaient trahir leur promesse.
Mais beaucoup de soldats-paysans choisissent de rentrer chez eux et l'Armée catholique et royale se désagrège au fur et à mesure de son avancée loin du bocage.
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À Paris, les révolutionnaires sont rapidement excédés par les victoires vendéennes, qualifiées de «coups de poignards dans le dos». Le 26 juillet 1793, devant la Convention nationale, Barère réclame la destruction de la Vendée et l'extermination des rebelles.
Le 1er août, la Convention nationale planifie la répression en prenant le décret relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de Vendée :
«La politique de la terre brûlée devra être appliquée en Vendée, la «race rebelle» des «brigands» sera exterminée, «Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles seront détruits, les récoltes seront coupées [...], pour être portées sur les derrières de l'armée, et les bestiaux seront saisis. Les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits dans l'intérieur.»
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Sur l'initiative du ministre de la guerre Jean-Baptiste Bouchotte, les généraux ci-devant nobles, généralement compétents comme Canclaux, Grouchy et Aubert-Dubayet sont remplacés par des sans-culottes hébertistes.
Ces "quotas" avant la lettre, tels que Léchelle, Rossignol, Ronsin, Tribout, Muller, Carpantier, Grignon, Grammont ou Santerre se révèlent être de médiocres généraux.
Le 8 septembre l’armée de Mayence entre en Vendée. Commandée de fait par Kléber, son action s'avère déterminante.
Suivant les ordres de destructions, les républicains incendient les bourgs et les villes qu'ils traversent.
Mais le 18 septembre les 2.000 hommes de Kléber se retrouvent face à l'armée vendéenne d'Anjou.
Au terme de la bataille de Torfou, les Mayençais subissent leur première défaite et sont contraints de faire retraite sur Clisson et Nantes.
Les armées vendéennes de l'Anjou, du Haut-Poitou et du Centre se rassemblent à Cholet.
En octobre les Mayençais attaquent la ville. Les Vendéens, battus, évacuent la place avec leurs blessés dont le général vendéen d’Elbée qui sera évacué vers Noirmoutier, et laissant de nombreux morts.
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Vaincus à Cholet, les Vendéens décident alors de traverser la Loire avec l'espoir d'insurger la Bretagne et le Maine et d'obtenir un débarquement de troupes britanniques en s'emparant d'un port sur les côtes de la Manche.
En une nuit, le 18 octobre, les vendéens traversent la Loire. 20.000 à 30.000 combattants accompagnés de 15.000 à 60.000 non-combattants, blessés, vieillards, femmes et enfants, soit entre 60.000 et 100.000 personnes au total.
C'est le début de la «Virée de Galerne».
Dans les jours qui suivent, environ 6.000 à 10.000 Bretons et Mainiots rejoignent l'Armée Catholique et Royale, au sein de laquelle ils sont désignés sous le nom de «Petite Vendée».
L'armée républicaine de l'Ouest se lance quant à elle à la poursuite des rebelles. Le 26 octobre, le gros de l'armée républicaine, fort de 20.000 soldats passe à l'offensive pour reprendre Laval mais c'est un nouveau désastre face aux 25.000 vendéens.
Le 1er novembre 1793 la Convention nationale décrète que «toute ville de la république qui recevra dans son sein des brigands, ou qui leur donnera des secours ou qui ne les aura pas repoussés» sera rasée.
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Les Vendéens poursuivent ensuite leur route en direction du nord.
Après avoir reçu à Fougères deux émissaires émigrés porteurs de dépêches du gouvernement britannique, l'état-major vendéen décide d'attaquer le port de Granville.
Les Vendéens se portent alors vers la Normandie. Le 14 novembre, ils sont devant Granville.
Contrairement à ce que les émissaires britanniques avaient laissé entendre, aucun navire anglais n'attend les royalistes devant Granville, les anglais laissent les vendéens se débrouiller seuls.
Dès le 15 novembre, les Vendéens, découragés, battent en retraite. Le hommes décident d'eux-mêmes de regagner la Vendée. Ils quittent la Normandie, laissant derrière eux 800 traînards qui sont fusillés par les républicains.
Le retour vers la Vendée
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Des troupes républicaines de l'Armée de l'Ouest et de l'Armée des côtes de Brest effectuent alors leur jonction pour former une force de plus de 25.000 hommes.
Le 17 novembre, les républicains se déploient à Pontorson pour barrer la route aux Vendéens revenus de Granville. Mais le 18 novembre, ces derniers écrasent les républicains.
La troupe vendéenne, composée pour moitié de blessés, de vieillards, de femmes et d'enfants, épuisée moralement et amoindrie, est ravagée par la famine et les maladies. Tandis que les vendéens ne peuvent remplacer leurs pertes, les républicains reçoivent en renfort 6.000 hommes de l'armée des côtes de Cherbourg et 10.000 hommes de l'armée du Nord.
Le 10 décembre, le Mans est prise après un court combat. Épuisés les Blancs refusent de quitter les lieux et prennent du repos, mais le 12 décembre ils sont attaqués par l'armée républicaine, forte de 20.000 à 30.000 hommes commandés par Marceau et Kléber. La bataille dure jusqu'au lendemain et dégénère en massacre des blessés, des femmes et des enfants. Les Blancs laissent derrière eux 10.000 à 15.000 morts et des milliers de prisonniers.
Le 16 décembre 1793, l’armée Catholique atteint les bords de la Loire à Ancenis. Manquant d'embarcations, les Blancs poursuivent néanmoins la traversée jusqu'au lendemain où des chaloupes canonnières républicaines venues de Nantes coulent les bateaux.
Les Vendéens ne sont plus que 10.000 à 15.000, dont 6.000 à 7.000 combattants, ils doivent fuir vers l'ouest.
Au terme de la Virée de Galerne, la victoire républicaine est désormais acquise, sur les 60.000 à 100.000 Blancs ayant franchi le fleuve, 4.000 seulement ont réussi à retraverser la Loire, 50.000 à 70.000 sont morts et 20.000 ont été faits prisonniers.
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Pendant toute la durée de la virée de Galerne, les combats se poursuivent en Vendée entre les forces républicaines et les forces Royalistes du Bas-Poitou et du Pays de Retz. L'île de Noirmoutier changea quatre fois de mains au cours de l'année 1793
À l'automne 1793, malgré les appels à l'aide lancés par les Blancs dans les jours qui précèdent la bataille de Cholet, les Vendéens du sud tournent leurs forces vers l'île de Noirmoutier.
À Paris, la nouvelle de la prise de Noirmoutier suscite l'inquiétude du Comité de salut public, qui craint qu'elle ne permette aux Vendéens de recevoir l'aide des Britanniques. Celui-ci donne alors l'ordre au Conseil exécutif et aux représentants en mission de faire reprendre l'île au plus vite.
Le 2 novembre 1793, le conseil de guerre de l'Armée de l'Ouest charge le général de brigade Nicolas Haxo de constituer un corps de 5.000 à 6.000 hommes pour reprendre l'île de Noirmoutier.
Les vendéens tentent, en ce mois de décembre 1793, d'envoyer une goélette vers la Grande-Bretagne pour prendre contact avec le gouvernement anglais, lequel sera peu enclin à entrer dans le conflit.
De leur côté, les républicains commencent à planifier l'attaque de Noirmoutier. Les 30 et 31 décembre, des canonnades opposent les batteries d'artillerie vendéennes et les navires républicains.
Le matin du 3 janvier 1794, 3.000 républicains débarquent sur l'île de Noirmoutier.
Découragés, les Vendéens se rendent au général Haxo contre la promesse d'avoir la vie sauve.
Les conditions de la capitulation ne sont pas respectées par les représentants en mission Prieur de la Marne, Turreau et Bourbotte, qui font fusiller les 1.200 à 1.500 prisonniers dans les jours qui suivent.
Le général vendéen d’Elbée, blessé grièvement à Cholet et qui avait été transporté à Noirmoutier, est traduit devant une commission militaire, condamné à mort et fusillé sur la place publique du bourg, où on l’avait amené dans un fauteuil parce que ses quatorze blessures ne lui permettaient pas de se tenir debout.
Les représentants en mission Prieur de la Marne, Turreau, Bourbotte, Thirion, Bissy, Pocholle, Tréhouart et Le Carpentier établissent des Commissions militaires révolutionnaires pour juger les prisonniers vendéens et chouans, ainsi que les habitants suspectés de complicité avec les rebelles ou encore des soldats accusés de fuite ou de désertion.
D'autres prisonniers sont jugés par les tribunaux criminels. Des centaines de condamnations à mort seront prononcées.
Les commissions Brutus Magnier, Vaugeois et O'Brien font aussi leur office outre le nombre important de prisonniers qui meurent du typhus ou de leurs blessures dans les prisons.
Envoyé en mission dans les cinq départements bretons par un décret du 14 août 1793, Jean-Baptiste Carrier dispose d'emblée des instruments d'une politique de Terreur,
En décembre 1793, la ville de Nantes, voit arriver dans ses murs un afflux de prisonniers vendéens.
Ces derniers, au nombre de 8.000 à 9.000, hommes, femmes et enfants, sont entassés dans la prison de l'Entrepôt des cafés. Les conditions sanitaires sont épouvantables, le médecin Pariset décrit les détenus comme des «spectres pâles, décharnés, couchés, abattus sur les planchers, on s'y traînant en chancelant comme dans l'ivresse ou la peste.»
Carrier recourt alors massivement aux noyades et aux fusillades.
Au total, sur les 12.000 à 13.000 prisonniers, hommes, femmes et enfants, que compte la ville, 8.000 à 11.000 périssent, dont la quasi-totalité des prisonniers de l'entrepôt.
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À Angers, arrivent des milliers de prisonniers vendéens capturés.
Certains d'entre-eux sont exécutés sans jugement, d'autres sont condamnés à mort par la Commission militaire révolutionnaire Félix-Parein, du nom de ses deux présidents.
Au total, en Maine-et-Loire, sur 11.000 à 15.000 personnes emprisonnées, 8.500 à 9.000 trouvent la mort, dont 2.000 à 2.200 dans les prisons ou lors de transferts de prisonniers et au moins 5.000 à 6.000 fusillés.
Après la dislocation de l'armée vendéenne à Savenay, la Convention décide de poursuivre la "pacification" de la Vendée.
Le soutien apporté à la contre-révolution par la population ayant été puissant, Robespierre et son gouvernement souhaitent appliquer jusqu'au bout leur résolution du 1er août, prônant des mesures extrêmes pour détruire la rébellion.
Le 19 janvier 1794, Turreau envoie à ses généraux les instructions à suivre. La consigne est de passer au fil de la baïonnette tous les rebelles «trouvés les armes à la main, ou convaincus de les avoir prises», ainsi que «les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas».
Il ajoute que «les personnes seulement suspectes ne seront pas plus épargnées».
Turreau va mettre en œuvre avec application cette politique de la terre brûlée. Seules quelques villes d'importance doivent être épargnées, le reste peut être rasé… Pendant près de cinq mois, de janvier à mai 1794, les colonnes infernales vont ainsi multiplier exactions et massacres.
21 janvier 1794 : Les colonnes infernales de Turreau fondent sur la Vendée
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Les troupes commandées par Cordellier, Grignon, Huché et Amey se distinguent par leurs violences et leurs atrocités, au point d'exterminer des populations entières, massacrant indistinctement royalistes et patriotes.
Ces troupes se livrent ainsi aux pillages, massacrent la population civile, violant et torturant, tuant femmes et enfants, souvent à l'arme blanche pour ne pas gaspiller la poudre, brûlant des villages entiers, saisissants ou détruisant les récoltes et le bétail.
D'après des témoignages de soldats ou d'agents républicains, des femmes et des enfants sont coupés vifs en morceaux ou jetés vivants dans des fours à pain allumés, des femmes enceintes sont écrasées sous des pressoirs, des nouveau-nés sont empalés au bout des baïonnettes.
Les civilisations les plus primitives marquent du respect envers les dépouilles des défunts.
Pour le révolutionnaire matérialiste, l’homme n’est que matière. Il devient concevable de destiner des parties de corps humain à des fins utilitaires.
D’autant que ceux dont on utilise ainsi les cadavres, ces rebelles qui résistent à la Révolution émancipatrice, sont-ils seulement dignes d’être encore appelés « hommes » ?
Ainsi, continuité logique, nie-t-on l’humanité des défenseurs de la civilisation traditionnelle, jusque dans leur propre corps.
On relève dans la ville d’Angers, des noyades, qui font plusieurs dizaines de victimes et l'établissement d'une tannerie de peau humaine par Péquel, chirurgien-major du 4e bataillon de volontaires des Ardennes, qui écorche 32 cadavres et qui fait tanner leurs peaux par un ou plusieurs soldats dans l'atelier d'un nommé Langlais.
Le très méticuleux journaliste et enquêteur républicain Louis-Marie Prudhomme rapporte dans son Histoire impartiale des Révolutions que lors de la Fête de l’Être Suprême célébrée le 8 juin 1794 :
«Les sept cents membres de la Convention, arrivèrent sur l’amphithéâtre par la principale croisée du palais. Tous étaient en habits bleu-de-roi, avec des culottes de peau de daim, mais plusieurs en avaient de peaux d’homme, conformes à celles qui furent envoyées à Barrère par un général de la Vendée.»
Par ailleurs il est question de la circulation d’huile tirée de cadavres humains évoquée par le conventionnel Harmand de la Meuse:
«[…] il y a environ trois ans, on mit aussi dans le commerce de l’huile tirée des cadavres humains : on la vendait pour la lampe des émailleurs».
A partir du registre de Carrier, du nom du député du Cantal qui fut le bourreau de Nantes et le créateur de la sinistre "Compagnie Marat" on peut lire:
À Clisson, les soldats de la compagnie de Marat dressent une espèce de bûcher aérien sous lequel ils placent des barils, et dans une seule nuit ils font ainsi fondre cent cinquante femmes. Ces barils, pleins de graisse humaine, sont transportés à Nantes pour être vendus, et dans le registre de Carrier on lit que «cette opération économique produisait une graisse mille fois plus agréable que le saindoux.»
17 février 1795 : Traité de la Jaunaye
Passé l'épisode des colonnes infernales de Turreau, incarnation de la Terreur Robespierriste, la Vendée a retrouvé un certain calme. La paix semble enfin aboutir grâce à l'accord de la Jaunaye. Ayant pour objectif de mettre un terme aux conflits avec Vendéens et Chouans, l'accord de paix est négocié par Charette.
Il restaure la liberté de culte dans les terres vendéennes, dispense les habitants de la conscription et instaure l'amnistie des rebelles. Les négociateurs républicains laissent entendre que le nouveau Roi Louis XVII fils de Louis XVI pourrait être libéré.
23 juin 1795 : Débarquement de Quiberon
En réalité, Louis XVII meure en captivité le 8 juin 1795 à l'âge de 10 ans et alors que la Convention cherche à réduire au maximum le poids des royalistes, la contre-révolution débarque d'Angleterre au cœur de la Bretagne. Si l'uniforme est anglais, il s'agit essentiellement d'émigrés, venus pour rétablir la monarchie. Les Chouans sont prêts et rejoignent rapidement les émigrés selon leur plan.
Tardive, mal organisée et rongée par les dissensions, l'armée d'émigrés, après une brève avancée, ne fera pas illusion longtemps. Elle est repoussée et vaincue en seulement quelques jours par l'armée républicaine.
Suite au débarquement des émigrés et à la mort de Louis XVII, Charrette dénonce le traité de Jaunaye et décide de reprendre les armes.
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Il fait publier un manifeste annonçant la reprise des hostilités et dans lequel il prétend que des «articles secrets» du traité de La Jaunaye prévoyaient la libération de Louis XVII et le rétablissement de la monarchie.
L'échec du débarquement ne le découragera pas, jusqu'à son arrestation et son exécution un an plus tard.
23 mars 1796 : Exécution de Charrette
Charette est exécuté peu de temps après sa capture.
Son exécution met un terme à toute résistance organisée en Vendée, malgré quelques troubles qui persisteront.
La Vendée militaire sera profondément marquée par ce passage dramatique de son histoire, tant dans le paysage que dans les mentalités.
Le premier bilan humain de la guerre de Vendée est donné le 1er décembre 1794 devant le Comité de salut public par neuf conventionnels représentant trois des départements impliqués dans la révolte, qui assurent qu'une population de 400.000 personnes a été anéantie.
Dans une lettre adressée le 1er février 1796 au ministre de l'Intérieur, le général Hoche écrit que «six cent mille Français ont péri dans la Vendée».
En 1797, dans son "Histoire générale et impartiale des erreurs et fautes commises pendant la Révolution française", Louis Marie Prudhomme, porte à 900.000 ou à plus d'un million le nombre des morts en Vendée, Blancs et Bleus compris.
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Les noyades de Nantes.
Détail d'une estampe portraiturant Jean-Baptiste Carrier.
Par Charles François Gabriel Levachez — Cette image provient de la Bibliothèque en ligne Gallica sous l'identifiant ARK btv1b6950640t/f1, Domaine public,
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Carte des prêtres ayant prêté serment à la Constitution civile du clergé en France en 1791.
© Sémhur / Wikimedia Commons
La Vendée militaire
Christophe cagé travail personnel, assez largement basé sur l' Atlas historique, page 116, de Georges Duby, éditions larousse, 1991.
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Prise de Thouars
Par Thomas Drake (1818-1895) — Bibliothèque Nationale, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9712677
Bataille de Torfou ; les femmes de Tiffauges barrent le chemin aux Vendéens épouvantés à la vue des Mayençais conduits par Kléber, huile sur toile de Alfred de Chasteignier, xixe siècle.
Par Alfred de Chasteignier — Numérisation personnelle, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4278288
Henri de La Rochejaquelein au combat de Cholet, 17 octobre 1793,
Par Paul-Émile Boutigny — Musée d'art et d'histoire de Cholet, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8052473
Le Général Lescure blessé passe la Loire à Saint-Florent, peinture de Jules Girardet, 1882.
Musée Birkenhead.
Par Jules Girardet — Musée Birkenhead, Grande-Bretagne, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3276863
Episode du siège de Granville (14 novembre 1793) - La mort du maire Clément Desmaison
Par Maurice Orange — Musée du Vieux Granville, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9684684
La bataille du Mans, huile sur toile de Jean Sorieul, 1852. Musée de la Reine Bérengère, Le Mans
Par Jean Sorieul — Musée du Mans, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8228177
La mort du général d'Elbée, huile sur toile de Julien Le Blant, 1878. Musée du Château, Noirmoutier-en-l'Île.
http://www.puystory.fr/archives/2017/08/28/34643203.html, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=95709813
Les Noyades de Nantes en 1793, huile sur toile de Joseph Aubert, 1882.
Par Joseph Aubert — Musée d'art et d'histoire de Cholet, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17618302
Les misères de la guerre, huile sur toile d'Albert Dawant, xixe siècle.
Par Creator:Albert Dawant — Source inconnue, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12120318
Massacre des Lucs-sur-Boulogne par les colonnes infernales
Vitrail de Fournier, les Lucs-sur-Boulogne, 1902.
Par Fournier — Chapelle du Petit Luc, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=22708086
Exécution du Général de Charette, huile sur toile de Julien Le Blant, 1883.
Par Julien Le Blant — inc, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=9108448
Carte des guerres de Vendée © Linternaute