Le biais de l’effet de contexte
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Vous êtes laissé seul, assis dans un bureau pendant 35 secondes, puis on vous fait prendre place dans une autre salle et on vous demande ce qui se trouvait dans le bureau d’avant.
Vos réponses seront cohérentes pour les objets présents habituellement dans un bureau, mais le rappel d’objets non cohérents sera bien moins bon : une plante, une lampe de chevet, des bibelots ne seront que rarement cités.
Au contraire, vous citerez des éléments généralement présents dans un bureau malgré leur absence : un téléphone, une armoire classeur. Ce sont des erreurs typiques liées à la catégorisation.
Vous avez remarqué, que vous étiez dans un bureau mais on ne vous a pas demandé explicitement de mémoriser les objets s’y trouvant.
Lors de l’entretien, votre mémoire est stimulée, et quelquefois remplacée, par votre connaissance des objets qu’on trouve habituellement dans un bureau, au risque de vous tromper.
Vous êtes victime de l’effet de contexte.
Un effet de contexte est un aspect de la psychologie qui décrit l'influence des facteurs environnementaux sur la perception d'un stimulus.
Les effets contextuels peuvent avoir un impact sur notre vie quotidienne à bien des égards, comme la reconnaissance de mots, les capacités d'apprentissage, la mémoire et la reconnaissance d'objets.
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La catégorisation a de nombreux avantages. Elle permet de réduire la complexité, par exemple, considérer toutes les nuances du bleu comme une même couleur bleue, évite d’avoir à apprendre le nom de chaque nuance.
Elle est le moyen par lequel on identifie un objet, par exemple, un fauteuil peut être reconnu, même s’il a une forme différente de toutes celles que l’on connaît.
On peut catégoriser un animal que l’on n’a jamais vu avant, par exemple, c’est un félin.
Ceci permet de décider de l’action appropriée : les pommes se mangent.
Mais il en découle des stéréotypes, qui sont des biais de catégorisation. En effet, on accentue les éléments typiques, qu’on attribue à tous les éléments d’une catégorie et on efface les traits qui ne sont pas représentatifs. Autrement dit, on maximise les ressemblances et on minimise les différences.
Montrant un film sans son où deux femmes parlent, on demande de les juger en précisant seulement que l’une d’elles est son amie, et dans un autre cas, une assistante sociale. L’échange sera alors perçu de façon très différente.
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Tout ce que l’on perçoit se situe dans un contexte.
Nous sommes toujours dans un état de préparation orientant la sélection de l’information et son traitement.
La perception active tous les sens, par exemple la vue d’une pomme peut en rappeler l’odeur et crée des attentes.
Pour le psychologue américain Jerome S.Bruner, la perception de l’individu est dirigée par ses buts et ses attentes. La perception dépend d’un processus de catégorisation mettant en relation dynamique les informations recueillies avec les attentes perceptives.
L’effet des attentes sur la perception se fait à travers l’élaboration d’une hypothèse associée à une catégorie. Le stimulus fournit un exemplaire, un trait qui va activer une certaine catégorie.
Bruner propose une tâche de reconnaissance d’une image en mesurant le temps nécessaire à la reconnaissance.
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Dans la première image, on montre d’abord un chat, et ensuite un chien.
Dans la seconde image du chat on montre ensuite un vélo.
On observe que dans le cas du chien, la reconnaissance se fait beaucoup plus rapidement que lorsque la seconde image est un vélo.
Cela s’explique par le fait que la première image «chat» a activé une catégorie spécifique, par exemple «animaux».
Le sujet s’attend donc à percevoir plus d’animaux, et, en conséquence, il reconnaît le chien facilement.
Dans le cas du vélo, le sujet est surpris de ne pas voir un animal, il doit d’abord reconnaître que l’objet n’est pas un animal, "refermer" la catégorie pour pouvoir reconnaître le vélo.
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Dans une autre expérience de 1945, Bruner présente un stimulus ambiguë, l’interprétation de celui-ci dépend du contexte dans lequel il est présenté.
Par exemple, si on présente une suite d’image, dans un cas, représentant des visages, dans l’autre des animaux, se terminant chacune par l’image ambiguë : "Ratman", dans laquelle il est possible de voir soit un visage, soit un rat.
Selon le contexte présenté, l’image est interprétée différemment.
A noter que sans contexte préparatoire, on voit plutôt un visage.
N’est ce pas parce que l’on voit plus souvent des visages que des rats ?
Comme on pouvait s’en douter, l’effet de contexte peut avoir un effet marketing considérable sur les décisions de consommation ou de choix politiques.
Il y est abondamment exploité bien sûr !
effetcontexte
Sources
https://en.wikipedia.org/wiki/Context_effect
https://cours-psycho.com/2008/01/lhypothese-perceptive-de-bruner/
https://slideplayer.fr/slide/1192790/
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Bureau
https://fr.freepik.com/photos/bureau-maison
Bureau maison photo créé par dit26978 – fr.freepik.com
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bleus
pomme
chat
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chien
vélo
Ratman
Adapted from “The Role of Frequency in Developing Perceptual Sets,” by B. R. Bugelski and D. A. Alampay, 1961, Canadian Journal of Psychology, 15, Copyright ©1961 by the Canadian Psychological Association. Reprinted with permission.