Le biais de l’effet Zeigarnik
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Berlin, dans les années 1920. Le célèbre psychologue germano-américain Kurt Lewin se rend à la brasserie proche de l’université avec de nombreux collègues.
Au moment de prendre la commande, l’assemblée est étonnée par les capacités de mémorisation du serveur.
Celui-ci écoute patiemment les choix de chaque convive, sans ne rien noter.
Après un moment, il apporte les plats et les boissons sans aucune erreur.
Sur la route du retour, un des convives se rend compte qu’il a oublié quelque chose au restaurant et y retourne. Il aperçoit le serveur et espère tirer parti de son excellente mémoire pour retrouver l’objet perdu.
Le serveur le dévisage, ne se souvenant pas du client en question, et encore moins de l’endroit où il était assis. L’universitaire lui demande alors comment il peut oublier tout cela si vite alors même qu’il mémorise parfaitement les commandes.
Le serveur explique qu’il ne se souvient de ces dernières que jusqu’au moment où elles sont servies.
Suite à cette expérience, Kurt Lewin et une de ses étudiantes, Bljuma Zeigarnik, se demandent alors si ce phénomène relève d’un principe plus général.
Ils vont alors découvrir un biais cognitif étonnant qu’ils nommeront "l’effet Zeigarnik".
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L’effet Zeigarnik désigne la tendance à mieux se rappeler une tâche si celle-ci a été interrompue. De plus l’engagement dans la réalisation d’une tâche va susciter et nourrir une motivation et une envie de l’achever.
De nombreux travaux ont été menés sur ce phénomène, aboutissant toujours à la même conclusion.
On se souvient mieux des tâches non terminées, et celles-ci nous reviennent en mémoire régulièrement.
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Phénomène étudié depuis un siècle, l’effet Zeigarnik est malheureusement encore peu connu du grand public. Nous l’expérimentons pourtant tous, dès l’enfance.
Qu’il s’agisse de courses à faire, d’un dossier non terminé au travail, ou encore d’un coup de fil à passer avant la fin de la semaine, certaines pensées accaparent notre attention à intervalles réguliers, jusqu’à ce que l’on agisse.
Quand on ne termine pas quelque chose, notre cerveau se trouve dans une situation inconfortable et enjoint notre esprit conscient à agir, ne serait-ce qu’en prenant une décision, notre cerveau ne se lasse pas de nous le rappeler. C’est donc un mécanisme très pratique.
Mais quand on accumule les choses à faire, les projets à gérer, les impératifs d’une vie professionnelle et d’une vie de famille, on peut, au contraire, sentir tous les effets délétères de ce mécanisme.
Sans un système de notes organisées, notre esprit va sauter de pensée en pensée. Le stress va monter face à la montagne de choses à faire, et dont on ne s’occupe pas.
Comme cette accumulation constitue un ensemble impossible à appréhender mentalement en une seule fois, on ne sait plus par quel bout commencer, avec la désagréable sensation de se noyer.
Ce peut être la source du fameux "burn out".
Pour couronner le tout, il est impossible de régler définitivement ce problème. Même en s’organisant correctement, les tâches commencées et non traitées vont s’accumuler à nouveau pour recommencer le cycle.
effetzeigarnik
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