Les illusions dans la guerre, 39-45, les codes talkers

par Jean Marie Champeau 10 Septembre 2024, 02:00 guerre

 

39-45, Les Codes talkers

 

Ces opérateurs font partie des 14 amérindiens choisis pour parler en Comanche.
Ces opérateurs amérindiens parlent Comanche


 

«Tsaaku nunnuwee»(*1)

 

Voilà les premiers mots prononcés par un des opérateurs radio américains, rejoignant la plage d'UTAH Beach au milieu des 23.000 combattants alliés lors du débarquement en Normandie le 6 juin 1944.

 

Une fois passée la plage accidentée, ces soldats posent les lignes de communication qui leurs permettent alors d’échanger dans une langue encore jamais parlée en Europe. 

 

Cet opérateur, l’un des 14 amérindiens parle en comanche, ce qui constitue la plus sûre des protections contre les écoutes allemandes. 

 

Voilà comment les "code talkers", comme on les appelle, vont délivrer toute la journée des messages inviolables à leur état-major, où ils sont traduits en anglais par un autre opérateur amérindien. 

 

Les messages sont agrémentés de métaphores remplaçant les termes n'existant pas dans leur langue: ainsi une "tortue" désigne un char, et un bombardier devient un "oiseau prêt à enfanter".

 

 

Des "code-talkers" amérindiens

 

Choctaw Belle, un portrait d’une jeune fille Choctaw par Phillip Romer.
portrait d’une jeune fille Choctaw 

Ils étaient 14 de la tribu Comanche à intégrer la 4e division, sous les ordres du commandant Theodore Roosevelt Junior, fils de l’ancien président américain. 
Un symbole pour ce peuple autochtone qui n’a obtenu la citoyenneté américaine qu’au lendemain de la Première Guerre mondiale. 

 

L’armée avait alors remarqué le potentiel des différents dialectes indiens dans leurs échanges codés. 

 

Les Choctaws, une tribu amérindienne originaire du sud des États-Unis (Mississippi, Alabama et Louisiane), ont servi aux côtés des troupes britanniques comme les premiers code-talkers à partir de 1918. 

 

Engagés comme volontaires, ces indiens se sont préparés pendant trois ans sur la base américaine de Fort Benning en Géorgie, pour apprendre et sécuriser leurs codes militaires. 

 

Pendant que les Comanches échafaudent la communication du plan Overlord, d’autres indiens, les Navajos interviennent dans le Pacifique depuis 1941.

Ces "Windtalkers", (Les Messagers du vent) ont fait l’objet d’un film réalisé par John Woo et sorti en 2002. Il retrace l'épopée des Indiens Navajos, recrutés comme "code talkers" par l'armée américaine durant la Seconde Guerre mondiale, notamment lors de la bataille de Saipan

 

Parce que leurs différents dialectes parfois non écrits, comportent une grammaire complexe, cette technique s’est avérée efficace pour défier les soldats allemands. Hitler avait pourtant dépêché des anthropologues pour maîtriser ces langues. 

 

Mais, pas plus que les Allemands n’ont compris les Comanches, les Japonais n’ont jamais saisi un mot des Navajos.

 

Il aura toutefois fallu attendre la fin des années 80 pour que ces hommes obtiennent une reconnaissance de la part des Etats-Unis.

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(*1) "We make a good landing" (Le débarquement se passe bien) Tout comme le "code navajo" utilisé dans le Pacifique, le code comanche ne fut jamais cassé.

 

 

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