Les gestes, des masques qui révèlent
"Notre corps parle son propre langage et ne ment jamais", dit le spécialiste.
Si nos paroles ont un impact certain, notre gestuelle, notre attitude, notre regard en disent bien plus que les mots.
Les gestes forment les images, traduisent les émotions, ils ponctuent les affirmations et donnent de l’intensité, mais si on n’y prend garde, certains signes trahissent à coup sûr.
Embarrassé par vos mains, vous les glissez dans les poches ou vous les campez sur vos hanches.
Vous portez les mains au visage, vous vous grattez l’oreille, vous touchez votre bouche, vous vous frottez les yeux ou le nez en justifiant votre retard à un rendez-vous.
Vous saisissez un dossier, un livre et le plaquez contre votre abdomen, comme s’il était un bouclier.
Sans comprendre pourquoi, votre interlocuteur se dit qu’il y a quelque chose de louche dans votre histoire. . .
Tous ces "détails" peuvent influencer une embauche, un rendez-vous séduction, un conflit ou l'animation d'une réunion.
La puissance du non verbal est reconnue et utilisée par les grands communicateurs. Les recruteurs, par exemple, l'ont bien compris et scrutent au-delà des mots lors de leurs entretiens d'embauche.
La posture s’évalue par rapport à la verticalité.
Sans même un mot prononcé, nous sommes capables de lire diverses informations à travers l'attitude de notre interlocuteur.
Quand le mouvement se porte vers l'avant, les bras et les jambes non croisés, détendu, il traduit une attitude de partage et d'ouverture aux autres.
Vers l'arrière, il s'agit d'une attitude de fuite et de crainte.
La position générale du corps, l'inclinaison de la tête, la façon dont on se positionne face à un interlocuteur envoient des messages inconscients à ce dernier qui mesure le niveau de menace ou de bienveillance que représente une personne.
Assis face à votre interlocuteur, avez-vous le haut du corps penché vers ce dernier ou bien plutôt bien calé contre le dossier de votre fauteuil et plutôt en retrait ? Croisez-vous les jambes ? Où sont vos mains et que font-elles ?
Dos droit, pieds bien ancrés dans le sol, mains contrôlées, regard non fuyant... sont autant d'éléments projetant confiance en soi, solidité et force, un certain charisme.
Dos courbé vers l'avant, regard fuyant, mains constamment torturées marquent, au contraire, une puissante impression de timidité, de malaise, de manque de confiance en soi ou de nervosité.
Une posture assise de trois quarts sur un siège reflète une mise en confiance, une ouverture, parfois un aparté dans une discussion. Elle permet d'instaurer une certaine décontraction, de mettre à l'aise son interlocuteur.
C’est la position préférée des diplomates. C'est un positionnement idéal de compromis, qui empêche toute confrontation trop agressive.
Attention au retour de manivelle lorsque votre interlocuteur dans cette position revient à un face-à-face : d'une certaine manière il recadre la discussion.
Vous vous êtes déjà surpris d’avoir adopté la même attitude de votre interlocuteur ?
C’est normal, Lorsque l'on rencontre quelqu'un, le fait d'adopter le même comportement corporel, renvoie un code de confiance. Vous faites partie de la même tribu.
Concrètement, dans le cas d'un entretien d'embauche, croiser les jambes si votre interlocuteur le fait, lui transmet un signe de reconnaissance mutuelle inconscient.
L'ampleur et la réalisation des mouvements marquent l’état psychologique d’une personne: détendu, anxieux, chaleureux, hostile, menaçant, ouvert, fermé. . . Chacun des gestes est inconsciemment interprété par l’interlocuteur et peut déterminer l'issue d'une négociation.
Parfois, les jambes et les pieds qui s'agitent signifient que la personne exerce un effort particulier pour contrôler ses mains et son visage : la nervosité s'échappe alors par les membres inférieurs.
Pieds et jambes de toute façon sont peu contrôlables en position assise ; l'essentiel est de ne pas se dandiner, taper du pied et rythmer un entretien syncopé, autant de preuves d'impatience ou de malaise.
En général certaines attitudes des bras et des jambes témoignent de l’état d’esprit d’une personne :
- Les bras croisés et jambes droites sont plutôt synonymes d'attente, de refus d'occuper l'espace ;
- Les bras croisés et une jambe en avant signalent une réelle ouverture ;
- Les jambes en avant, une main dans la poche ou sur la hanche manifestent une décontraction et une interactivité.
Parmi les gestes marquants, on peut citer la poignée de main, plus ou moins molle, plus ou moins appuyée ; l'index accusateur ou simplement indicateur ; le hochement de tête indiquant acquiescement, etc.
Observez par exemple une personne qui vous pose une question. Si elle se gratte simultanément la tête, c'est qu'elle est alors en train de chercher elle aussi la réponse qu'elle n'a pas. Maintenant, si elle se frotte le menton, vous pouvez imaginer qu'elle détient déjà une réponse, mais qu'elle n'en est pas tout à fait sûre et cherche votre aval sur le sujet. Enfin, si jamais elle se passe la main dans le cou, c'est sans doute car elle a la réponse mais redoute votre réaction.
La distance entre deux personnes est par excellence la composante sociale de la gestualité. Le corps est utilisé à des fins relationnelles pour dire, par le biais de distances et de contacts socialement autorisés, "Voilà comment je me situe par rapport à vous et comment vous devez vous situer par rapport à moi".
Bras ou jambes croisés dénotent une attitude fermée.
Croiser les bras n'est pas anodin. "Cette position de fermeture permet, soit de créer une distance, soit de se rassurer", déclare le spécialiste.
Lorsque l'on croise ses membres supérieurs, c'est souvent que l'on se sent en situation de faiblesse et cette posture permet à la fois de créer une bulle protectrice et à la fois de s'affirmer.
Les "gestes parasites" sont des signes du mensonge, comme se toucher l'oreille, les cheveux, se gratter le nez, etc. Ils servent en effet d'appui pour rester naturel lorsque l'on tente de dissimuler quelque chose.
Mais pour être révélateurs, il faut s'assurer que ces gestes ne sont pas habituels chez la personne.
Lors d'une discussion, d'un entretien d'embauche ou d'un simple repas, ne vous arrive-t-il jamais de vous gratter, par exemple le bras ? Souvent c'est un signe d'impatience ou d'exaspération, d'envie de passer à autre chose, éventuellement une situation de malaise.
Si les Italiens sont très bavards et parlent à grand renfort de gestes des mains, ils demeurent néanmoins cohérents dans leur attitude.
Le mouvement des mains informe sur l'authenticité ou la spontanéité du discours, elles accompagnent naturellement nos paroles, sans que nous y prêtions attention.
Lorsque les mains réunies forment un V pointé vers le haut, nous sommes dans une situation de supériorité : la personne qui s'exprime est sûre d'elle et de son discours et souhaite montrer qu'elle est celle qui sait.
Les hommes et femmes politiques adoptent souvent cette posture.
Une personne qui a les mains figées maîtrise ses réponses.
Bouger les mains brutalement n'est pas forcément le signe d'un mensonge, mais signifie en tout cas qu'il y a une stimulation quelque part.
Les mains qui s'éloignent du corps témoignent souvent de la véracité du discours et viennent renforcer celui-ci telle une illustration.
Au contraire, des mains qui restent proches ou au contact du corps indiquent que l'interlocuteur n'est pas à l'aise, voire qu'il ment.
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Sources
https://www.manager-go.com/efficacite-professionnelle/communication-non-verbale.htm
https://www.strategiesdesantementale.com/ressources/la-conscience-du-langage-corporel
https://www.gereso.com/actualites/2006/01/01/votre-corps-votre-premier-outil-de-communication/
https://www.journaldunet.com/management/vie-personnelle/1098612-les-gestes-qui-vous-trahissent/
Les gestes, des masques qui révèlent.
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entrevue
Assis de 3/4
Le mimétisme corporel
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jambes croisées
position de fermeture
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Geste parasite
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mains
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Les mains disent : je suis le sachant.
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