L’illusion du langage du corps
Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi, sans n'avoir jamais rencontré votre interlocuteur auparavant, le courant est passé dès les premières minutes de votre entrevue ?
Des expressions de la vie courante illustrent d’ailleurs à merveille cette communication non verbale : "on est sur la même longueur d’onde", ou bien "je ne peux pas le sentir".
Dans une conversation, l'attitude du corps représente 55 % du message, les mots seulement 7 % et l'intonation, 35 %. On n'y fait pas assez attention, le corps participe pleinement à l'interaction, mais de façon non-verbale.
En matière de communication, il y a les mots, maîtrisés, choisis, énoncés consciemment, et il y a tout ce qui habille et anime ces mots : le non verbal.
Ce langage a priori anodin parle pourtant bien plus que nos simples mots. Vous savez, cette multitude de petits gestes qui nous échappent parfois, mais qui peuvent trahir certaines émotions.
Quel que soit le message, la communication échouera si le langage corporel contredit les paroles.
Par exemple, lorsque nous sommes contrarié, les vaisseaux sanguins du nez se contractent et donnent l'envie de se gratter, ce que l'on fait alors comme un automatisme, alors que c'est un signe exprimé par le corps.
Les recruteurs l'ont bien compris et scrutent au-delà des mots lors de leurs entretiens d'embauche .
C’est parti pour un décryptage rapide de la synergologie ou langage non verbal.
À tout seigneur, tout honneur, la voix est le premier vecteur de nos mots.
Ce n’est pas parce que l’on dit que l’information passe aussi par d’autres voies, qu'il faille négliger le porteur du message : la voix.
(tu as vu le jeu de mots voies, voix. . .)
Bon, nous savons ce que nous avons à dire, nous avons un allié, il s’agit d’en profiter : Le regard.
Attention tous les muscles de notre visage s’expriment. Si l’on cache quelque chose il y a toutes les chances que notre sourire, notre nez, nos mimiques, nous trahissent.
Qu'est-ce que cette main crispée, ces sourcils froncés, ces bras croisés ou ces pieds qui tapotent nerveusement me disent ? Qu'est-ce que ma posture révèle de moi-même, de mon état émotionnel ou de ma personnalité ? Quelle image est-ce que je renvoie à mon entourage ? Tous ces "détails" de la gestuelle ont aussi leur importance.
J’ai plus rien à me mettre, mais comment puis-je faire bonne impression avec ces fringues là ?
Pas de panique, tout ne se résume pas à l’apparence physique, mais quand même. . .
Y a pas que nous, la distance et l’espace
La distance
L’anthropologue américain Edward Twitchell Hall a décrit un concept au travers duquel il classifie le type de relation existant entre deux protagonistes en fonction de la distance physique les séparant lors d'une interaction et de fines règles culturelles. Il a mis ainsi en évidence 4 zones, variant selon les us et coutumes :
• intime : zone hautement émotionnelle allant de 15cm à 45 cm, c'est la distance séparant 2 membres d'une même famille, par exemple ou extrêmement proches, dont les liens sont émotionnellement forts, contacts physiques, chuchotements, etc.).
Les dialogues ne sont pas perceptibles par une personne hors de la zone. On la nomme parfois distance du secret.
• personnelle : de 45cm à 1,20m, on la nomme zone affective. Les liens sont émotionnellement moins intenses, mais suffisamment pour titiller l'affect. C'est la distance pour une discussion particulière, par exemple, entre deux amis. Les dialogues sont audibles tout en restant relativement feutrés. On la qualifie de distance de la confidence.
• sociale : 1,20m à 3,60m, c'est la zone de sociabilisation avec des interactions entre individus se connaissant ou se côtoyant régulièrement comme les collègues de travail. La voix se porte et se fait entendre sans effort.
• publique : ni contacts physiques, ni interactions directes, il s'agit de la distance existant entre une personne et un groupe d'individus comme lors d’une conférence.
Chaque individu a sa propre perception de ces zones, qu'il est essentiel de respecter, sous peine de faire capoter la discussion avant même qu'elle n'ait débuté. Selon le vécu, la personnalité ou bien encore le caractère de l’interlocuteur. On ne franchit pas le seuil d'une zone sans y avoir été invité sous peine de réactions !
La façon dont on occupe l'espace détermine sa position par rapport aux interlocuteurs.
Une personne influente sera à l'aise en tous lieux, occupera tout l'espace dont elle dispose, réduisant et/ou augmentant la distance entre elle et ses interlocuteurs au gré de son discours, faisant tantôt preuve de domination par le choix de réduire la distance entre eux, tantôt de recul en s’éloignant de ses auditeurs.
Cette occupation de l'espace marque leur charisme et joue en faveur de leur force de persuasion.
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Sources
https://www.manager-go.com/efficacite-professionnelle/communication-non-verbale.htm
https://www.strategiesdesantementale.com/ressources/la-conscience-du-langage-corporel
https://www.gereso.com/actualites/2006/01/01/votre-corps-votre-premier-outil-de-communication/
corps
La voix
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Le regard
Le visage
Les gestes
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L’apparence physique
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distances
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