Les illusions de mouvement_effet phi, effet beta

par Jean Marie Champeau 2 Mai 2025, 02:00 mouvement

 

L’effet phi, l’effet beta 

Illusion utilisant l’effet phi.
Illusion utilisant l’effet phi


L'effet phi est la sensation visuelle de mouvement provoquée par l'apparition d'images perçues successives, susceptibles d'être raccordées logiquement par un déplacement ou une transformation. 

 

Le cerveau comble l'absence de transition avec celle qui lui semble la plus vraisemblable. 

 

Cet effet est différent de la persistance rétinienne qui est un effet passif au niveau de la rétine.

 

C'est sur ce principe que fonctionnent de nombreux néons, guirlandes, panneaux indicateurs : en allumant successivement les ampoules composant l'ensemble, on donne l'impression qu'un point se déplace. 

 

Un bon exemple d’effet phi est donné par les flèches géantes lumineuses fixes décalées l’une derrière l’autre, en cascade, qui signalent, sur les autoroutes, un resserrement de la circulation ou une déviation, et qui s’allument et s’éteignent les unes après les autres, donnant l’illusion d’une flèche unique qui se déplacerait dans le sens indiqué.

 

Le cas le plus simple est le suivant : on allume successivement deux taches lumineuses en deux endroits différents. Le sujet observant le phénomène a l'impression que la première tache s'est déplacée d'un point à un autre et il a ainsi l'illusion de la translation d'une tache unique. 

 

L’effet beta
Effet Beta.
effet Beta


L'effet bêta une illusion d'optique décrite pour la première fois par  le psychologue allemand  Max Wertheimer en 1912. 

 

Elle consiste à voir un déplacement en avant et en arrière lors du visionnement d'une série d'images statiques et identiques, mais séparées d'environ 60 ms. 



Wertheimer savait que ce jeu de figures géométriques n’était pas en mouvement. Pourtant, ses yeux lui disaient le contraire. Il a appelé “phénomène φ” la sensation fluide procurée par un affichage rapide, pour le distinguer de "β bêta" où un stimulus a une capacité réelle et logique pour se déplacer même par des affichages plus lents.  

 

Explication
Le cerveau, une usine.
le cerveau, une usine

 

Lorsqu'on perçoit une scène, les images sont reçues par les yeux et transmises au cerveau qui fait l'analyse de l'orientation, des formes, du relief et, bien sûr, du mouvement. 

 

L'impression que nous ressentons en voyant la succession d'images est le résultat de l’analyse selon différentes possibilités, objets immobiles, objets mobiles et transformations continues. 

 

Dans la mesure où la téléportation ne fait pas partie de l'environnement naturel dans lequel a évolué l'espèce humaine, dans le cas d'apparition ou de disparition brusque d'objets cette possibilité est donc ignorée par l'analyse visuelle. Le cerveau humain l’interprète comme un mouvement.

 

L’effet phi n’est pas l’effet bêta !

 

L’effet phi  a longtemps été confondu avec l’effet bêta jusqu’à ce qu’une clarification soit publiée en 2000(*1).


Le phénomène de l’effet phi apparaît lors de la projection successive très rapprochée dans le temps de deux objets identiques sur un écran. Cela donne alors l’impression que les objets ont bougé.
Ce mouvement est "purement apparent".

 

Les chercheurs le distinguent de l'autre type de mouvement apparent appelé "bêta". 

L’illusion de mouvement bêta est elle aussi causée par la présentation successive d’images fixes, mais à un rythme plus lent.

 

L’effet phi ne peut pas être observé avec un rythme de succession plutôt lent des images, c’est en réalité avec un rythme très élevé, proche de la simultanéité, qu’on peut l’observer.

 

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(*1) J’avoue que pour moi, la différence n’est pas flagrante. . . Mais bon. L’important est que le cerveau nous fait croire à l’illusion de mouvement dans les deux cas.

 

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L'effet phi, l'illusion d'optique que crée le cerveau

 

 

Pour avoir une idée de la puissance de l’effet phi regardons cette petite vidéo de deux cubes qui sont fixes dans l’image mais qu’on voit pourtant bouger !

 

Vidéo illustrant l'illusion phi avec des cubes.
illusion phi cubes

 

 

 

La transition noir/blanc (ou blanc/noir) se fait avec un effet d'ombre qui varie selon la direction de l'illusion. 

 

 

 

Ici, ce sont les changements de lumière sur les arêtes du cube, passant du blanc au noir, qui trompent le cerveau. 

 

Ces transitions rapides du lumineux au sombre créent une impression de mouvement.

 

 

 

Quand on regarde les cubes de plus près, on se rend également compte qu’aux bordures des arêtes, de fines lignes passent du blanc, au gris, puis au noir. 

 

Ces effets viennent accentuer l’illusion.

 

 

 

 

À cela s’ajoutent les flèches qui indiquent au cerveau quel mouvement il est censé observer. 

 

Elles ne sont pas responsables de l’illusion, mais viennent influencer le jugement.

Cette illusion d'optique, générée par notre cerveau qui nous fait croire que les images fixes bougent, nous montre à quel point notre cerveau peut nous faire croire à des réalités qui ne sont pas entièrement vraies.

 

Le cerveau construit et reconstruit, invente et introduit des axiomes dans notre esprit. Et ce, pour essayer de faire en sorte que tout ait une certaine logique. 

 

De manière plus générale, notre perception est une construction mentale qui reflète plus ou moins fidèlement la réalité et donne ainsi prise à une multitude d'illusions optiques.

 

Le traître !

 

 

effetphi

effetbeta

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