L’illusion Samuel Rosenstock
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Samuel Rosenstock fut un écrivain, poète et essayiste de langues roumaine et française du 20e siècle.
Samuel naquit à Moinești, de la province roumaine de Bacău dans une famille bourgeoise enrichie par l'industrie pétrolière.
Son père, Filip Rosenstock dirigeait une société pétrolière dont il avait d'abord été cadre. Son grand-père gérait une exploitation forestière dont il ne pouvait être propriétaire à cause de lois discriminatoires antijuives.
Les Rosenstock faisaient partie de la communauté juive, cible des mouvements nationalistes ne pouvant jouir de la citoyenneté roumaine. La famille n'était pas observante : le père avait indiqué «athée» à la rubrique religion de son passeport. Les parents avaient abandonné le yiddish de leur jeunesse pour le roumain, la langue qui était parlée dans la cellule familiale.
Vivant une enfance bourgeoise, recevant des cours de piano à domicile. Myope, de petite taille, Samuel souffrait d'une santé fragile qui le tint souvent alité.
Il quitta son village natal à onze ans pour être envoyé au pensionnat Schevitz-Thierrin à Bucarest. Il suivit un cours sur la culture française dans un institut privé et s'éveilla à la littérature. C'était un bon élève et ses professeurs notèrent son ouverture d'esprit et sa curiosité intellectuelle infatigable.
Dans les milieux littéraires roumains, l'écrivain Alexandru Macedonski et son cénacle, étaient avec leur revue Literatorul, au centre de l’activité littéraire de l’époque. Dès 1892, ils s’étaient attaqués à la tradition romantique française et belge.
Imitant Macedonski, Samuel, âgé de 16 ans, réunit au lycée son propre cénacle symboliste. Il créa en 1912 la revue Simbolul, avec la bénédiction de Macedonski. Samuel y signait ses textes avec le pseudonyme de Samyro. Dans le premier numéro, distribué sous le préau du lycée, il publia l'un de ses premiers poèmes, Sur la rivière de la vie, très inspiré de Verhaeren, à côté de traductions de poètes français. Le poète répudia plus tard ces premiers essais poétiques.
En 1913, Samuel commença au même moment à écrire, toujours en roumain, des textes plus audacieux, souvent insolents et potaches, qui ne seront eux jamais reniés.
À partir de 1913, le poète se chercha une nouvelle signature. Il essaya "Tristan Ruia", puis signa quelque temps du seul prénom "Tristan" avant d'adopter définitivement "Tristan Tzara" en 1915. Tzara correspond au mot roumain țară, ("terre, pays") dont l'orthographe avait été occidentalisée.
Tzara obtint son certificat d'étude en septembre 1914 et s'inscrivit alors à l'université de Bucarest en mathématiques et philosophie, mais à l’automne 1915 il partit pour Zurich qui était alors le refuge de la jeunesse européenne refusant la guerre. Tzara s'y inscrivit à l'université en classe de philosophie.
Après s'être installé en Suisse, le jeune poète abandonna presque complètement le roumain comme langue d'expression, écrivant la plupart de ses œuvres ultérieures en français, il se rapprocha des futuristes italiens.
Tzara participa à la naissance du mot "Dada" à Zurich et fut le plus actif propagandiste du mouvement. La légende veut que Tzara et Huelsenbeck aient glissé un papier au hasard dans un dictionnaire, qui serait tombé sur le mot Dada, donc choisi comme nom du mouvement.
S'ouvrit une galerie Dada, où Tzara prononça des conférences sur l'Art nouveau, et notamment l'art abstrait. Il publia également quatre livraisons de la revue DADA, qui obtint rapidement une audience internationale.
Après avoir exporté Dada de Zurich à Paris en 1920, le poète se brouilla avec les surréalistes et se tint à l'écart du mouvement à sa création parisienne en 1924, avant de le rejoindre en 1929, au moment du Second manifeste, puis d'annoncer finalement son retrait définitif en 1935.
Tristan Tzara devint son nom légal en 1925 après des démarches auprès du ministère de l'Intérieur de Roumanie.
Il se maria à Stockholm en 1925 avec l'artiste et poétesse suédoise Greta Knutson. Profitant de la fortune de ses nouveaux beaux parents, Tzara fit alors construire un hôtel particulier sur la butte Montmartre par l'architecte Adolf Loos.
Leur fils Christophe, naquit en 1927. Le poète amoureux publie en 1928 Indicateurs des chemins de cœur, un recueil de poèmes d'amour qui marque son éloignement des procédés d'écriture dada.
En 1935, Tzara s'engagea pleinement dans l'action antifasciste. Il rédigea un article dans lequel il insistait sur l'obligation pour le poète contemporain de «donner son existence pour la révolution», et faisait l'éloge de l'URSS.
En 1936, Tzara s'intéressa au sort de l'Espagne, informé par l'écrivain espagnol et futur résistant Jean Cassou qui avait assisté à Madrid à la victoire du front populaire espagnol.
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Durant la Seconde guerre mondiale, il fut poursuivi par le régime de Vichy et la Gestapo. Dès 1940, Tzara se sachant en danger, en tant qu'étranger, juif et communiste, mit en sûreté sa bibliothèque et sa collection d'art africain et partit vers le Sud.
Tzara trouva refuge dans différentes villes du Midi de la France : d'abord à Sanary dans le Var, puis après en avoir été expulsé par la gendarmerie, à Saint-Tropez.
Arrêté en 1941 et mis en résidence surveillée, il parvint à fuir grâce à la complaisance d'un policier, et se cacha à Aix-en-Provence avec Greta.
En 1942, la Gestapo se lança à sa recherche, et il fuit à Toulouse, puis à Souillac.
Le 21 mai 1943, le journal antisémite et collaborationniste Je suis partout, informé de sa présence à Souillac, le dénonça, ce qui le força à entrer dans la clandestinité, sans quitter pour autant le village.
Cette dénonciation l'amena à renforcer ses liens avec les réseaux de la Résistance. Tzara décida alors de se battre en tant qu'écrivain, avec ses mots. Il collabora alors avec différents périodiques de la Résistance, et s'occupa de l'émission culturelle de la radio clandestine des Forces françaises libres.
Il acquit la nationalité française le 12 avril 1947 et adhéra au parti communiste français dont il était un compagnon de route depuis 1934, auquel il resta fidèle jusqu'en 1956, date de l’invasion de Budapest par les troupes soviétiques.
En octobre 1956, Tzara se rendit à Budapest, invité par l'Union des écrivains hongrois. Ce voyage fut un véritable choc pour l'écrivain communiste, qui constata sur place le caractère mensonger des reportages de l'Humanité. Dans un long entretien qu'il accorda à la presse hongroise, il apportait son soutien au désir de changement exprimé par le peuple hongrois, ainsi qu'au gouvernement d'Imre Nagy, qui organisa la résistance à l’invasion mais qui fut arrêté, par le KGB, puis exécuté en dépit du sauf-conduit qui lui avait été accordé.
Le 24 octobre, Tzara fut convoqué au siège du parti communiste français où il reçut probablement l'ordre de se taire et de rentrer dans le rang.
Dès lors, Tzara fut marginalisé dans le milieu des intellectuels communistes et se retira petit à petit de la vie publique, se consacrant à la recherche de l'œuvre du poète du XVe siècle François Villon, dont il pensait avoir élucidé les anagrammes.
Il mourut le 24 décembre 1963 à son domicile du 7e arrondissement de Paris.
Bien qu'on se souvienne surtout de l'éclatante activité dadaïste de sa jeunesse, Tristan Tzara a produit une œuvre vaste qui ne saurait être réduite à la seule littérature dada : son recueil L'Homme approximatif est souvent considéré comme une des plus importantes contributions à l'aventure surréaliste et ses poèmes tardifs ne sauraient être assimilés à aucun mouvement d'avant-garde.
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Sources
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tristan_Tzara
https://www.dadart.com/dadaisme/dada/037-Tzara.html
https://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1992_num_113_449_2190
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dada
https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/mouvement_dada/115416
https://fr.wikipedia.org/wiki/Imre_Nagy
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Cassou
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couverture
Tristan Tzara en 1932.
Par sinaloaarchivohistorico — https://www.flickr.com/photos/99115493@N08/13451237653/, No restrictions, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=41553702
Tristan Tzara en 1932.
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Sophie Taeuber-Arp, Composition verticale-horizontale, 1916
Par Sophie Taeuber-Arp — http://mondo-blogo.blogspot.de/2011/03/sophie-taeuber-arp.html, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30428528
commissaire aux questions juives, 1941
«Les Juifs ne sont tolérables dans la société qu'à dose homéopathique.» Interview de Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives, publiée dans le journal collaborationniste Paris-Soir (5 avril 1941).
Par Auteur inconnu — Cette image provient de la bibliothèque en ligne Gallica sous l'identifiant ARK bpt6k7642739v/f1, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=53341726
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