Les illusions, le syndrome de Stendhal

par Jean Marie Champeau 10 Novembre 2023, 03:00 curiosité psychologique

 

Le syndrome de Stendhal

Les Sibylles de Volterrano de la Basilique Santa Croce de Florence.
les Sibylles de Volterrano


«J'étais dans une sorte d'extase, par l'idée d'être à Florence, et le voisinage des grands hommes dont je venais de voir les tombeaux. . . En sortant de Santa Croce, j'avais un battement de cœur, la vie était épuisée chez moi, je marchais avec la crainte de tomber.»

 

Ainsi est décrite l'expérience vécue par Stendhal lors de sa visite de la Basilique Santa Croce de Florence en 1817. Agenouillé sur un prie-dieu, la tête renversée en arrière, après avoir contemplé les fresques de la coupole de la chapelle Niccolini : les Sibylles de Volterrano. 

 

C’est Le syndrome de Stendhal.

 

Le syndrome

 

Oeuvres d'art de la Renaissance à Florence.

Le syndrome de Stendhal(*1), également appelé "syndrome de Florence", est un ensemble de troubles psychosomatiques, accélération du rythme cardiaque, vertiges, suffocations, voire hallucinations, survenant chez certains voyageurs exposés à une œuvre d'art qui prend une signification particulière pour eux, ou à une profusion de chefs-d'œuvre en un même lieu dans un même temps.

 

Le syndrome est décrit, vers la fin des années 1980, par la psychiatre et psychanalyste italienne Graziella Magherini. Sa première publication fait état de 106 cas similaires reçus en urgence, tous des touristes étrangers, en 20 ans d'observations.

 

Le syndrome de Stendhal, assez rare, fait partie de ce qu’on appelle les syndromes du voyageur.

 

Le facteur déclenchant de la crise a lieu le plus souvent lors de la visite de l’un des cinquante musées de la ville. En effet, Florence représente la plus grande concentration mondiale d'art de la Renaissance, un art compréhensible par tous, à la différence de l'art abstrait ou conceptuel dont il faut connaître les codes de compréhension.

 

C’est le voyage lui-même, ses sensations et sa fatigue, qui suscite les troubles. 

 

Les personnes les plus touchées vivent généralement seules et ont eu une éducation classique ou religieuse. Selon Magherini, il s'agit d'une décompensation aiguë bénigne, qui frappe des sujets sensibles et passionnés, ayant une relation particulière à l'art, et en situation de voyage, loin de chez eux et de leurs repères habituels. 

- - -

 

(*1) Ne pas confondre ce syndrome avec le syndrome de Brulard, qui se réfère aussi à Stendhal, mais concerne des troubles mémoriels.

 

- - -

syndromestendhal

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
commentaires

Haut de page