Les illusions dans la nature, le déni

par Jean Marie Champeau 12 Octobre 2023, 13:32 nature

Main ensanglantée illustrant le terrorisme.
terrorisme

Le déni désigne le refus de reconnaître la réalité d’une perception traumatisante ou même embarrassante. 

 

Il s’agit d’un mécanisme de défense inconscient qui constitue une protection nécessaire devant la réalité si angoissante ou contraire à ses principes, qu’elle peut provoquer un effondrement psychique. Il permet de se protéger de l’angoisse.

 

Tel un mur invisible construit afin de se protéger du danger, le déni permet d’amortir le choc. 

 

Nous utilisons tous ce mécanisme. Présent ponctuellement ce désaveu de la réalité participe à une stratégie inconsciente de gestion émotionnelle. Chacun de nous peut l’utiliser comme la première réaction à toute catastrophe. Par exemple, informés du décès d’un être cher, notre la première réponse est généralement «Oh, non ! »

 

Dans ces cas, l’incapacité à se représenter une réalité insupportable est temporaire et représente une étape nécessaire pour se préparer à y faire face.

 

Le fonctionnement basé sur le déni est souvent un héritage d’un groupe. Tous les membres fonctionnent dans une forme de communauté de déni. Cela se passe comme si le groupe imposait une grille de lecture de la réalité qui ferme, par une injonction plus ou moins tacite, l’accession à des nouvelles perceptions. Tous partagent une cécité complaisante.

 

Le déni peut contribuer aux résultats désastreux. Croire que le mari violent changera comme par magie ou que les autorités maltraitantes veuillent notre bien, tous ces exemples de déni nous exposent aux risques potentiellement graves.

 

Il est parfois difficile de rester en lien avec une personne dans le déni car elle est sur la défensive au point de se braquer lorsqu’on qu’on évoque la situation qui la dérange. Elle nie la réalité, elle peut même nous accuser d’être nous même dans le déni.

 

Le déni de réalité comme méthode politique

 

Au delà des déboires judiciaires de Gallilée qui affirma, en son temps, la contradiction du géocentrisme, le déni est partout, de toutes les époques.

 

Comme le montre Jacques Neirynck(*1), en Chine, le médecin Li, qui avait lancé avec ses collègues l’alerte au Coronavirus dès la fin décembre 2019, et dont il est mort, avait été sanctionné le 1er janvier 2020 par une arrestation "pour propagation de fausses nouvelles", jusqu’à ce que le 20 janvier le pouvoir central reconnaisse publiquement la réalité de cette épidémie. 

 

Tel est le scénario classique du déni de réalité, qui reproduit jusque dans le détail ce qui s’est passé en URSS lors de l’accident de Tchernobyl
Les autorités locales alors ont dissimulé la réalité au pouvoir central, de peur d’en subir le reproche et la défaveur, et ce dernier a également tergiversé avant de reconnaître la catastrophe, tant il tenait à la réputation du communisme.

 

Il en est ainsi de tous les "pouvoirs"(*2). Confrontés à une menace grave qui nécessiterait des mesures immédiates et drastiques, ils commencent par se persuader eux-mêmes que ce ne sera rien, que cela passera tout seul et que ce sera vite oublié. La méthode a été résumée dans un aphorisme du Premier Ministre français Dominique de Villepin : «S’il n’y a pas de solution, cela signifie qu’il n’y a pas de problème.» paraphrasant ainsi la réflexion des Shadoks chers à Jacques Rouxel.

 

Il ne faudrait pas s’imaginer que ce genre de schizophrénie ne frappe que les régimes communistes et que ce serait une sorte de faiblesse propre à une idéologie irréaliste. Tous les pouvoirs vivent d’une idéologie, plus ou moins explicite. 

 

Certains se complaisent dans le négationnisme en niant l’existence de la Shoah, tout comme Jean-Paul Sartre, philosophe bourgeois français, dans les années 1950 ignora délibérément l’existence du Goulag.

 

Car il y a des réalités insoutenables pour un pouvoir de n’importe quelle espèce, politique, économique, religieux, intellectuel, qu’il faut à toute force nier ou noyer dans les méandres d’une action procrastinatrice.

 

Je fais ici référence à des événements sanglants(*3) de 2023, au proche orient, qui ne méritent même pas le nom de guerre, lesquels ont donné lieu à cette suite invraisemblable de dénis. Déni du terme de terrorisme d’une part, déni de la responsabilité de l’échec du laisser-faire de l’autre.

 

Il fut une époque Charlie où certains dirent "vous n’aurez pas ma haine", il semble bien que les temps soient mûrs pour les victimes de crier "vous n’aurez plus ma tolérance".

 

Je gage qu’on aura, de la part des édiles de tous bords, de belles démonstrations de maniement du biais de justification du système. 

aller voir

 

 

Pour plus de détails sur le biais de justification du système, on peut aller voir l’article là. . . 

 

 

De tout cela, souvenons nous que tout événement a des instigateurs, lesquels espèrent en être les bénéficiaires.

 

 

Donc la vraie question est. . .

. . . à qui profite(nt) le(s) crime(s) ?

- - -

 

(*1) Jacques Neirynck, ancien conseiller national et député au Grand Conseil vaudois, professeur honoraire de l'École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), d'origine belge, de nationalité française et naturalisé suisse.

 

- - -

 

(*2) Pouvoirs des états ou des institutions, mais aussi pouvoirs des idéologies.

 

- - - 

 

(*3) C’est TRES peu de le dire !

 

- - -

Illusionsdéni

illusiondéni

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
commentaires

Haut de page