Les illusions, le biais de cadrage

par Jean Marie Champeau 26 Janvier 2022, 15:50 biais de raisonnement

 

Le biais de cadrage

 

décider


Vous devez choisir entre A :sauver 200 personnes sur 600 à coup sûr ou B :une chance sur trois de sauver les 600 personnes. 

 

Peut être préférez-vous cet autre choix, concernant les 600 malades, entre A :laisser 400 personnes mourir ou B :avoir deux chances sur trois de voir les 600 personnes mourir.

Rassurez vous, si vous avez choisi l’une ou l’autre des 4 solutions, ne culpabilisez pas, l'espérance mathématique est la même dans les quatre cas et les deux alternatives sont équivalentes, seule change la formulation. 

 

En effet les options A sauvent 200 personnes, ce qui provoque la mort de 400 personnes, les options B qui ont 33 % de chances pour sauver tout le monde, ce qui correspond à 66 % de risques de ne sauver personne, donc que tout le monde meure. 

 

Il est probable que vous avez opté pour la première alternative car on préfère généralement «sauver» des vies, plutôt que de laisser «mourir» les malades.

 

Ce faisant vous avez été victime du biais de cadrage ou effet de cadrage qui désigne l'influence importante que peut avoir la formulation d'une question ou d'un problème sur la réponse qui y est apportée. 

 

Ce biais montre à quel point l'être humain est influençable et offre un moyen de le mesurer.

 

Ce phénomène a été démontré en 1981 par Daniel Kahneman, psychologue et économiste américano-israélien, prix Nobel d'économie en 2002.

 

C’est l’une de ses expériences, restée célèbre, qui a fait l’objet des questions qui vous ont été posées en début de cet article.

 

Pour ceux d’entre vous qui ont choisi la première alternative, 72% des sujets avaient choisi l'option A, à cause du risque de ne sauver personne dans l'option B.
Quand à ceux qui ont choisi la seconde alternative, 78% des sujets avaient choisi l'option B.

 

 

Prise de décision
À moitié vide à moitié plein
À moitié vide à moitié plein

 

 

Le biais de cadrage, parmi d’autres biais cognitifs, nous empêche de prendre des décisions rationnelles.

Il peut nous induire en erreur au moment de gérer des conflits ou encore brider notre créativité. 

 

Un cadrage négatif vous incitera à percevoir la situation et les solutions qui en découlent de façon négative. Nous aurons tendance à voir les concessions faites comme des pertes. 
 

C’est la fameuse question du verre à moitié vide ou à moitié plein.

 

Quand il faut prendre une décision, il est impératif de se concentrer sur la logique pure.

 

Je pense que la meilleure façon de s’extraire de cette dualité est de transformer les propositions pour les passer de la forme active à la forme passive et d’y mettre des valeurs de mesures.

 

Ainsi, la question du verre à moitié vide ou plein, deviendrait : «un verre contient de l’eau à 1/2 de sa contenance».
Cette formulation permet de prendre de la distance vis à vis du sujet et du jugement qui pourrait en découler.

 

Les questions initiales


Pour revenir à l’exercice d’introduction de cet article, la meilleure décision n’est possible qu’en se détachant de l’empathie vis à vis du questionnement lui même et s’en tenir à la seule logique.

Il sera préférable de se concentrer sur l’origine du questionnement :


- Le contexte.
- Les sujets.

Pour le contexte, la réponse ne sera pas la même selon que ces questions sont posées en médecine de guerre ou à un médecin de ville en temps de paix.

 

Concernant les sujets, ici, il s’agit de malades et de leur maladie. De la même manière la réponse ne sera pas la même selon que la maladie est fulgurante ou bien progressive où le temps joue un rôle.

 

Dans nos exemples, on voit que les options A sont identiques, radicales et rapides. Elles se prêtent plutôt aux cas de la médecine de guerre ou aux maladies fulgurantes car la vitesse est importante.

 

Pour les options B, elles aussi identiques, on a compris, là, que l’on compte sur les probabilités. Elles se prêtent aux cas de la médecine de ville ou aux maladies à long terme permettant d’introduire le temps comme paramètre suplémentaire pouvant éventuellement permettre de bénéficier de nouveaux médicaments à l’avenir.


Bon choix mes amis !

Mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade. 

Francis Blanche

 

 

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