Les illusions, L’effet Lake Wobegon

par Jean Marie Champeau 12 Avril 2023, 02:00 biais de personnalité

 

L’effet Lake Wobegon

 

Middle Spunk Lake à Avon (Minnesota), un des lieux des randonnée associés à Lake Wobegon, photographié en 2021.
Middle Spunk Lake un lieu associé à Lake Wobegon

 

«toutes les femmes sont fortes, tous les hommes sont beaux, et tous les enfants sont au-dessus de la moyenne.»(*)

 

Ainsi y est décrite la ville de Lake Wobegon dans l'état du Minnesota, aux États-Unis, par Garrison Keillor dans son émission radiophonique "A Prairie Home Companion".

 

Or il se trouve que cette localité est imaginaire.

 

Dans la première série d'émissions à diffusion essentiellement locale, entre 1974 et 1982, Keillor parle de la localité fictive de Lake Wobegon à travers une série d'annonces publicitaires parodiques vantant ses commerces et lieux de vacances : ainsi, la banque locale, Bob's Bank, a son siège dans une caravane et a pour emblème une chaussette.


C’est cette définition qui a donné son nom à L’effet Lake Wobegon.

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(*) Au passage on aura noté l’inversion des valeurs, les hommes n’ont plus besoin d’être forts. On comprend mieux si on sait que cette idée vient d’un personnage de médias.

 

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Le biais

 

L’effet Lake Wobegon ou biais de supériorité illusoire, dit que nous pensons être bien meilleurs que nous le sommes en réalité.

 

Cette impression, inspirée de l’émission de radio, illustre ce sentiment de supériorité caractérisé par la tendance d’un individu à surestimer ses qualités en sous-estimant les capacités similaires des autres, est appelée également biais de supériorité, effet supérieur à la moyenne, ou effet primus inter pares.

 

On se surestime dans de nombreux domaines. On a par exemple tendance a se croire plus intelligent que le voisin, ou plus beau, ou même d’avoir plus souvent raison que les autres. 

 

Lors d’une étude, des scientifiques ont démontré que 94% des professeurs d’université estiment faire un bien meilleur travail que leurs collègues.

 

Explications
Se voiler la face.
voiler la face

 

Un étude suggère que le mécanisme cognitif sous-jacent est essentiellement similaire au mélange bruyant des souvenirs pouvant provoquer un biais de conservatisme ou une confiance excessive. 

 

Après notre action, nous réajusterons nos estimations de notre propre performance plus que nous réajusterons nos estimations des performances des autres.

 

L’une des sources du biais de supériorité illusoire pourrait provenir du fait que lors des comparaisons, une personne choisit ses propres forces face à celles des autres, et qui la conduit à exagérer ce qu’elle pense être leurs qualités.

 

Bien sûr l’égocentrisme est une autre explication de l’effet. C’est l’idée selon laquelle un individu accorde plus d’importance et de signification à ses propres capacités que celles des autres. Les individus se surestimeront par rapport aux autres parce qu’ils croient qu’ils ont un avantage que les autres n’ont pas, et considérera que ses performances sont meilleures, même si elles sont en fait égales.

 

Les conséquences
échec
échec


Quatre des études les plus importantes des psychologues américains Justin Krugger et David Dunning sur l’effet Lac Wobegon montrent qu’un certain groupe de personnes avec des capacités légèrement basses a tendance à se considérer exagérément doués, présentant en outre de grandes difficultés au moment de reconnaître leur propre incompétence.

 

 

aller voir

Ils en ont tiré un principe qu’ils ont appelé l’effet Dunning-Kruger .


Pour en voir plus, on pourra se reporter à mon article sur l’effet Dunning-Kruger là. . .

 


Il est permis de se désoler que la surestimation des incompétents "hâbleurs" et la sous-estimation des autres personnes qui offrent de meilleures performances, conduise à ce que, en général, l’on prenne plus en compte les premiers en raison de leurs grande dose de confiance. 


L’effet Lac Wobegon et son corollaire l’incapacité à identifier ses limitations intellectuelles, débouche sur un double problème: 

 

- un grand risque d’erreur dans les prises de décisions.

 

- une incapacité à se remettre en question, et donc de tirer des leçons des ses erreurs. 

Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue.

Albert Einstein

 

 

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