Les illusions, le syndrome de Brulard

par Jean Marie Champeau 26 Janvier 2024, 03:00 biais de mémoire

 

Le syndrome de Brulard


«Élémentaire, mon cher Watson»


Bien que cette réplique célèbre soit associée à Sherlock Holmes, il ne l'a jamais prononcée.

 

Dans les nouvelles écrites par Arthur Conan Doyle, l'auteur utilise séparément les deux parties de cette réplique, dont  «Élémentaire» seulement à deux reprises.


Ce type de confusion entre la réalité et l’image qu’on s’en fait a une certaine parenté avec un trouble de la mémoire, Le syndrome de Brulard.

 

Le syndrome


Le syndrome de Brulard, ainsi nommé par le théoricien de la littérature Dominique Viart, désigne un trouble de la mémoire qui substitue au souvenir lui-même des images vues ou des informations perçues ultérieurement.


Le nom du phénomène est inspiré du nom du héro du roman : Vie de Henry Brulard, une œuvre autobiographique inachevée de Stendhal(*1), dans laquelle l'écrivain évoque son passage avec les armées napoléoniennes du Col du Grand-Saint-Bernard.

 

Il hésite dans le récit de son souvenir : 

«Il me semble que nous entrâmes, ou bien les récits de l'intérieur de l'hospice qu'on me fit produisirent une image qui depuis trente-six ans a pris la place de la réalité. . .»


Les souvenirs d'expériences personnelles sont ainsi victimes de médiations qui les déforment, les reforment ou les défigurent. 

 

Depuis les travaux de Dominique Viart, le "syndrome de Brulard" est devenu une notion fréquemment utilisée par les chercheurs en médiologie, particulièrement à propos des images du 11 septembre 2001, diffusées en boucle, qui font écran à l’événement lui-même.

 

Fréquente en littérature, la correction qui s'impose alors fait apparaître l’image comme un cliché qu’il faut démentir pour être plus vrai.

 

La substitution d’une vue réelle par une image peut être un procédé narratif assez efficace, ainsi dans un roman se passant dans les Flandres, une pause de cavaliers dans la cour d’une ferme donne lieu à une description de publicité pour une bière anglaise à laquelle cette scène fait penser, plutôt qu’à celle de la scène elle-même. 

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(*1) Le syndrome de Brulard voit son origine dans l'œuvre de Stendhal, mais il ne faut pas confondre avec le syndrome de Stendhal, aussi inspiré par cet écrivain français, mais qui est un des aspects du syndrome du voyageur.

aller voir

 

 

Pour plus de détail sur le syndrome du voyageur, on peut aller voir l’article là. . .

 

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syndromebrulard

 

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