Les illusions dans la vie courante, la révolution française

par Jean Marie Champeau 25 Mars 2022, 11:03 vie courante

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1789, Les illusions de la révolution française

Jacques-Louis David, Serment du Jeu de paume, Paris, musée Carnavalet. 
Serment du Jeu de paume

                                                                                                          

Comme toutes les révolutions, la révolution française fut le résultat de multiples mécontentements qui se coagulèrent et finirent par bousculer un régime monarchique à bout de souffle.  

 

Des contestations de tous bords couvaient attisées par l’embrouillamini juridique et des impôts inéquitables.

 

 

 

Que ce soit la noblesse qui voyait d’un mauvais œil l'anoblissement de personnes enrichies qui achetaient des charges, les négociants et les banquiers qui contestaient l'ensemble des régulations et des taxes freinant les échanges, le bas clergé faiblement rémunéré par rapport à sa hiérarchie, ainsi que la population dans son ensemble lassée de l’hégémonie religieuse et du discrédit de plus en plus grand des personnes publiques, tous avaient quelque chose à reprocher à la situation existante. 

 

A l’origine politique, au sens de l’organisation de la société, le mécontentement se transforma en révolte.

"Refroidissement climatique"
Avancées et retraits des glaciers entre 1000 et  2000.
Avancées et retraits des glaciers entre 1000 et 2000

 

A partir des années 1300 et 1600 une importante récurrence glaciaire est intervenue. Ces refroidissements eurent un impact dramatique sur la société. 


Il n’est qu’à consulter les registres d’état civil des années 1700 pour feuilleter des pages et des pages des décès, souvent d’enfants de tous âges. 

 

Pendant plusieurs décennies, la population supportera la situation, même si, ça et là, se déclenchent des jacqueries locales, vite réprimées.

 

Du côté de l’état monarchique dont le déficit structurel est de plus en plus patent, la levée de nouveaux impôts est de moins en moins acceptée. La libéralisation du commerce des grains entraîne l’augmentation des prix et un doublement du nombre d'émeutes entre 1763 et 1789. 

 

Dans ce contexte, il suffira d’une ou deux mauvaises récoltes pour porter un coup fatal au régime. On supporte tout, mais pas de voir ses enfants mourir de faim ou de froid.

 

Le détonateur fut alimentaire. 

 

A l’occasion du renversement populaire, les élites mettront en œuvre des idées nouvelles héritées des philosophes du 18eme siècle fondées sur le libéralisme politique et économique, et de l’égalitarisme qui vont à rebours de la vision monarchique dans une forme de détournement de la révolte. 

 

Malheureusement on verra plus loin que ces beaux principes ont rapidement été bafoués par des politiciens de circonstance. Ce qui fut à l’origine un mouvement populaire, sera marqué d’une tache honteuse et indélébile, 

Les idées novatrices et généreuses du début

 

1789 marque le début d’un bouleversement profond de la société française. Toutes les réformes que nous allons voir ne datent pas de cette année là, certaines mêmes, prirent plusieurs années pour être mises en oeuvre. Mais il est certain, cependant, que sans l’élan de 1789 elles n’auraient pas vu le jour.                                         

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen

 

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D’inspiration clairement maçonnique ses 17 articles définissent les bases à partir desquelles tout fut possible.

 

Les Français ne sont plus des sujets mais des citoyens égaux en droits. Les anciens privilèges sont abolis.

 

La souveraineté est exercée au nom de la nation.

 

Tout citoyen peut accéder aux emplois publics.

 

Toute distinction ne peut être que celle du talent.

 

La loi s’applique de la même manière pour tous les citoyens et ne peut être rétroactive. Nul ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi. Le principe de la présomption d'innocence est reconnu. 


La liberté d'opinion et la liberté de la presse sont proclamées, de même que la liberté économique.
Tous les citoyens, sans distinction, paient un impôt, en fonction de leur revenu. 

 

Le respect et la protection de la propriété privée sont garantis.

La libéralisation de l’industrie et du commerce
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L’industrie et le commerce sont libéralisés. Tous peuvent choisir leur métier. L’abolition de l’organisation corporative fut stipulée dans la Constitution de 1791. 

 

La Constituante voulut que la propriété fut entièrement libre et individuelle, et le droit de propriété absolu.

 

Ont été supprimés sur-le-champ, et sans indemnités, les droits dits personnels, tels que le servage, les corvées, les droits de justice, les monopoles seigneuriaux, du four, du moulin et de la chasse. 

 

On abolit aussi les dîmes payées à l’Église, sous prétexte qu’elles n’étaient pas une propriété, mais un impôt, révocable, comme tout impôt.
                                                                                    

Les corporations, en tant que corps privilégiés, furent réellement abolies à l’occasion de la loi d’Allarde qui déchargea les commerçants et artisans des droits de réception en maîtrise qu’ils payaient à leurs corporations, et d’abolir purement et simplement ces dernières. 

 

À la liberté du commerce s’ajoute celle des activités financières. Les bourses de commerce et des valeurs, les professions d’agent de change et de courtier cessèrent d’être réglementées.
Cette décision ouvrit une période de liberté bancaire, pendant laquelle un certain nombre de banques en sociétés par actions et émettrices furent créées, sans aucune intervention, appui ou autorisation de l’État.  

 

En revanche, à l’occasion des grèves des ouvriers qualifiés, pour obtenir des hausses de salaires, la loi Le Chapelier, dont la logique libérale est évidente, interdit les grèves, les syndicats et les cartels.
Elle marque ainsi le triomphe de la bourgeoisie et le coup d'état de cette classe sociale lors de la révolution française. 

La création des départements
Carte de la France en 1791 (départements et anciennes provinces - en rouge).
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Les députés veulent mettre fin à la confusion administrative héritée d'un millénaire d'Histoire.

 

Ils envisagent d'abord de créer des circonscriptions géométriques, à l'image des États américains, mais le bon sens prévaudra.

 

Les nouvelles divisions sont baptisées «départements», d'un vieux mot français.

 

Au nombre de 83, ces divisions prennent des noms liés à leur géographie physique, cours d'eau, montagnes, mers, et ils sont divisés en districts, cantons et communes. 

 

Leur taille est telle que chaque citoyen puisse accéder à son chef-lieu en une journée de cheval au maximum, un principe de proximité comme nous dirions aujourd'hui.

L’état civil laïcisé
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Jusque là effectué par les prêtres, l’enregistrement des naissances, des mariages et des décès est remplacé par la tenue des registres d’état civil qui sont contrôlés par l’état.  
 

Une des conséquences en est la laïcisation du mariage.

 

Même si très peu de cahiers de doléances réclamaient la laïcisation du mariage ouvrant la voie à possibilité de divorcer, la loi sur l'état civil du 20 septembre 1792, pose que les mariages civils sont des contrats auxquels il peut être mis fin par une procédure de divorce. 

 

Le début de la sortie de l'ère chrétienne.

La simplification judiciaire    
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L’organisation judiciaire française est réorganisée en profondeur jetant les bases du système judiciaire moderne, tant du point de vue institutionnel que procédural. 

 

Les justices seigneuriales sont abolies, les parlements sont mis en vacances et le corps judiciaire se voit définir une place originale dans le cadre de la séparation des pouvoirs.

 

La loi fondamentale de cette époque instaure :

 

- La séparation entre les deux ordres de juridictions un ordre judiciaire et un ordre administratif.

 

- Le principe de l'égalité devant la justice et de la gratuité.

 

- Des débats contradictoires où les accusés ont le droit de choisir un ou plusieurs conseils.

 

- Le droit de faire appel.

La création du mètre
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Jusqu'au XVIIIème siècle il n'existait aucun système de mesure unifié. En 1795, la France utilisait plus de 700 unités de mesure différentes.

 

Ces unités n'étaient pas fixes. Elles variaient d'une ville à l'autre, d'une corporation à l'autre, mais aussi selon la nature de l'objet mesuré. 

 

Ainsi, par exemple, la superficie des planchers s'exprimait en pieds carrés et celle des tapis en aunes carrées.

 

Les mesures de volume et celles de longueur n'avaient aucun lien entre elles. Pour chaque unité de mesure les multiples et sous multiples s'échelonnaient de façon aléatoire, ce qui rendait tout calcul extrêmement laborieux, source d'erreurs et de fraudes lors des transactions commerciales.

 

Politiques et scientifiques, vont tenter de réformer ce bazar. Leur idée est d'assurer l'invariabilité des mesures en les rapportant à un étalon emprunté à un phénomène naturel.

 

Le 26 mars 1791 naissait le mètre, dont la longueur était établie comme égale à la dix millionième partie du quart de la circonférence terrestre. 
 

Un nouveau mètre-étalon en platine, dédié "à tous les temps, à tous les peuples", est déposé en 1799, aux archives de la république. Le Mètre s’étendra d’abord en Europe puis dans la plupart des pays du monde.

 

Seize Mètres Étalons en marbre sont placés à Paris afin de familiariser la population. Il en reste aujourd’hui deux, l’un est au 36 rue Vaugirard et l’autre au 13 place Vendôme.
 

Le système décimal
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L'unité de mesure de base étant déterminée, le mètre, il "suffisait" désormais d'établir toutes les autres unités de mesure qui en découlaient : le mètre carré et le mètre cube, le litre, le gramme. . .

 

Une unité d’un ordre quelconque vaut toujours «dix unités» de l’ordre immédiatement inférieur.

 

Le système métrique décimal est alors institué. Il s'agit d'un bouleversement majeur des pratiques humaines. 

 

La décimalisation introduisait une véritable révolution dans le calcul des surfaces et des volumes.

Des impôts plus justes et la création du cadastre
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Jusqu’en 1789, la fiscalité française se divise en une fiscalité Royale, une fiscalité d’Eglise, et une fiscalité Seigneuriale.

 

Pour les révolutionnaires acquis aux idées libérales, l’impôt idéal est l’impôt sur le sol, et sur le revenu. Cette contribution visait à transformer les impôts ou taxes jugés inégalitaires et abusifs tels que les tailles, vingtièmes, capitation et autre dîme. 

 

La Constituante établit la contribution foncière unique sur toutes les propriétés foncières bâties et non bâties en fonction de leur revenu net le 23 novembre 1790, suivi de la contribution mobilière au début de 1791.
 

Ce projet nécessite cependant l’établissement d’un cadastre, travail qui prendra des années mais qui donnera par la suite un instrument fiscal extrêmement puissant.

 

Après avoir cadastré quelques communes, l’impôt est calculé pour les autres non arpentées par le biais d'un coefficient d'adaptation.

 

Devant le peu de fiabilité de cette méthode, il faudra attendre le gouvernement de Napoléon pour étendre ce cadastre à l'ensemble des communes.

 

C’est le Cadastre Napoléonien, à la fois un instrument fiscal et juridique. Il est à la base de notre cadastre français contemporain.

 

Le Directoire ajoutera en 1798 la taxe imposant les habitations selon le nombre de portes et de fenêtres, signe de la richesse de l’habitant, achevant ainsi un système retenu sous le nom des «quatre vieilles», qui perdurera jusqu’en 1917.                                                                                   

L’instruction publique gratuite
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"Il sera créé et organisé une instruction publique commune à tous les citoyens.

 

Gratuite, elle doit dispenser des parties d'enseignement indispensables à tous les hommes.


Chaque département déterminera le nombre des écoles primaires de son arrondissement, sur la demande des municipalités, présentée par les directoires des districts." 
 

Les écoles primaires formeront le premier degré d'instruction. On y enseignera les connaissances rigoureusement nécessaires à tous les citoyens. Les personnes chargées de l'enseignement dans ces écoles, s'appelleront Instituteurs qui sont astreints, comme les ecclésiastiques, à l'obligation d'un serment.

 

Il ne suffit pas, malheureusement, de mettre les écoles à la charge de l’état pour que toutes les communes en demandent, et de les rendre gratuites pour que tous les parents y envoient leurs enfants.

 

Dans la réalité, les écoles de filles tenues par des religieuses fermèrent pour la plupart.
Quant aux écoles de garçons, la majorité des Frères des Écoles refusèrent le serment. 
 

L’état n'a pris conscience que durant l'Empire, que la situation était insuffisante pour assurer la formation des cadres dont il avait besoin. 

 

Mais c’est à Jules Ferry, plusieurs fois ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts de la IIIeme république entre 1879 et 1883, que reviendra la charge d’instaurer réellement l'instruction obligatoire et gratuite. 

Les bugs


Le calendrier révolutionnaire
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Le calendrier grégorien, a un gros défaut aux yeux des révolutionnaires. Non seulement il a été mis en place par la papauté, le Pape Grégoire XIII, mais il fait un rappel inacceptable à la théorie biblique des origines du Monde. 

 

Le nouveau calendrier sera laïc.

 

Outre le changement de la numérotation des années, il comprend un nouveau découpage, et de nouveaux noms pour les mois et les jours.

 

Il est, bien sûr, décidé de supprimer toutes les fêtes religieuses chômées. . .                                                                                                                                        

Les saints de l’ancien calendrier, sont remplacés par des termes empruntés à la vie. Les railleries n'ont pas été ménagées à cette partie du calendrier républicain qui procède pourtant d'idées généreuses. 

 

Très tôt, si les administrations en avaient tant bien que mal respecté les clauses. De vives résistances s’étaient fait jour car le nouveau système n’apportait rien de plus que le calendrier grégorien qui rythmait depuis longtemps la vie, principalement dans les campagnes. 

 

Le jour de repos hebdomadaire se retrouve repoussé à 9 jours au lieu des 7 de la semaine grégorienne. La correspondance avec les anciens rythmes sont impossibles, à tel point que 12 ans plus tard on observe un décalage de plusieurs mois dans les calculs des dates de naissances. 


Conscient du manque de commodité du calendrier républicain et de l'incongruité de cette rupture dans les habitudes des Français, Napoléon l'abolit par décret impérial du 9 septembre 1805 (22 fructidor an XIII). 

 

Le calendrier grégorien reprend le 1er janvier 1806, le calendrier républicain aura duré 12 ans.

La réforme religieuse
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Pour rembourser les dettes de l'État, la révolution confisque les biens du clergé. 

 

Facile !

 

En "échange", la Constitution civile du clergé accorde une rémunération des clercs par l'État contre un serment de fidélité à la Constitution. 

 

Les prêtres qui refusent leur nouveau statut sont emprisonnés.

 

Le clergé, dit insermenté, qui continue à assurer les sacrements, victime de dénonciateurs et l'objet de recherches assidues, doit se cacher. La vie du prêtre réfractaire, s'il était dénoncé et retrouvé, se terminait souvent par la guillotine.


A vouloir éradiquer l’institution religieuse ancrée dans la société depuis des siècles, les anticléricaux révolutionnaires se sont fourvoyés. Quand, en plus, l’opération se combine avec la spoliation des biens, c’est l’échec assuré.

 

Napoléon mettra un peu d’ordre dans tout ça. Il confirmera la liberté religieuse et désignant la religion catholique comme celle de la majorité des français et par le concordat de 1801, la constitution civile du clergé sera abrogée, actant la séparation de l’église et de l’état.

 

La fausse suppression des péages
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L’article 13 du décret promulgué le 28 mars 1790, abolissait sans indemnité les droits de péage.

 

L’article 15 exceptait toutefois de la suppression les péages «concédés pour dédommagement de frais de construction de canaux et autres travaux, ou ouvrages d’art . . . ». 

                                                            
L'Assemblée constituante supprime l'octroi le 20 janvier 1791, considéré comme «arbitraire qui favorise les nobles, les bourgeois et les riches».

 

Mais comme il est plus facile de maintenir un impôt, générateur de ressources, que de le supprimer, on inventa une expression nouvelle en appelant taxe d’entretien la refondation du péage. Le Directoire rétablit les octrois le 18 octobre 1798. 

 

Le Consulat prélève, en 1802, 5% de ces taxes pour l'approvisionnement en pain de l'armée, pourcentage porté à 10% sous l'Empire.

 

La suppression des barrières de l'octroi a été promise à plusieurs reprises mais ne sera effective qu’en 1943 ! 

L’échec du dirigisme financier
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Ce fut une faute capitale que d’émettre une monnaie papier forcée, en affirmant aux citoyens qu’elle était aussi bonne que l’or ou l’argent et qu’on pouvait en émettre sans conséquences fâcheuses tant qu’elle était prétendument couverte par les biens nationaux. 

 

S’est enclenché le mécanisme inexorable par lequel les émissions d’assignats ont engendré l’inflation.

 

Le "Maximum", c’est-à-dire blocage autoritaire et contrôle des prix, d’abord pour les grains en mai 1793, puis pour presque toutes les marchandises et pour les salaires, en est une des conséquences.

 

S’ensuit la réquisition des denrées par la force armée, les exécutions pour délits économiques, rationnement des consommateurs, l’étatisation du commerce extérieur, le contrôle des changes, et la nationalisation des manufactures.

Assignat de 500 Livres= 10000 Sols ou Sous.
Assignat de 500 Livres= 10000 Sols ou Sous


Le dirigisme montagnard n’a jamais bien fonctionné. Ce fut une expérience désastreuse ouvrant la voie à la paranoïa des dirigeants dépassés par le monstre qu’ils avaient créé et, in fine, accusant un ennemi imaginaire cause de sabotage. 

 

Si bien qu’à la veille de leur chute, Robespierre et Saint-Just s’étaient persuadés que "le Maximum" avait été proposé par des agents de l’Angleterre, pour provoquer la perte de la révolution. 

 

En réalité, Maximum et réquisitions découragèrent les cultivateurs, qui réduisirent une production qui était payée en un papier inutilisable. En plus des accidents météorologiques évoqués au début de cet article, le résultat fut la famine qui dévasta une bonne partie de la France pendant l’hiver 1794-1795.

Une logique tyrannique, la Terreur 
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La logique et la politique ne font pas bon ménage. 

Les français du XVIIIe siècle vont l’apprendre à leurs dépends. 

 

La France est menacée par la Prusse et plusieurs monarchies européennes qui craignent la contagion des idées républicaines au reste de l'Europe. La France de la révolution leur déclare la guerre. 

 

Face aux menaces extérieures, et à l’effondrement financier, le Comité de salut public est créé. 
Ce comité dirigé par Robespierre prend des mesures «exceptionnelles».

                                                                   
Les belles décisions de liberté du début sont mises de côté ou purement et simplement supprimées.

Les libertés sont suspendues. C’est le régime de "la Terreur" avec pour illustration, la phrase de Saint Just : “Pas de liberté pour les ennemis de la liberté".

Cette sentence serait un gag si les conséquences n’en étaient pas si tristes.
Ce cinglé n’était ni saint, ni juste. 

 

En outre, pendant la terreur, la volonté de déchristianisation cherche à diminuer l’influence du catholicisme, dernier pilier moral.                        

 

   
Expropriations et contradictions

 

Tout en proclamant la propriété inviolable et sacrée, les Assemblées n’hésitent pas à exproprier les seigneurs, sans indemnités. 

 

La contradiction est encore plus patente lors de la nationalisation, c’est-à-dire la confiscation des biens du clergé, en novembre 1789, dans l’espoir que leur vente permette de rétablir l’équilibre des finances de l’État. Pourtant les révolutionnaires ne font rien pour que la vente des biens du clergé et des émigrés s’opère de façon égalitaire et au bénéfice des paysans pauvres. 

 

Les révolutionnaires sont hostiles à la propriété collective et à l’existence des biens communaux, qui rappelle à leurs yeux le système seigneurial, et contraire à l’unité et à l’indivisibilité de la propriété. 

 

En juin 1791, la Constituante déclare que chaque propriétaire est libre de cultiver ses terres à son gré. En septembre elle autorise les clôtures dans toute la France.

 

En août 1792, la Législative décide le principe du partage obligatoire des biens communaux entre les habitants de chaque commune.

 

En avril 1794, le Comité de salut public lui-même annule toutes les décisions des autorités locales qui avaient voulu limiter la liberté de clôture. En revanche, on n’ose pas supprimer la vaine pâture et le droit de parcours, auxquels les paysans sont très attachés. 

 

 

Un régime d’exception

 

Avec la mise en place du tribunal révolutionnaire créé par la loi du 10 mars 1793, les juridictions d'exception renaissent, les juridictions ordinaires sont étroitement surveillées par l'Etat. 

 

Les droits de l'accusé sont de plus en plus bafoués, la présomption d'innocence inexistante.
Les libertés fondamentales et la Constitution sont suspendues et tous ceux qui contestent la Révolution ou les décisions de l'Assemblée sont jugés par le "Comité de salut public" et exécutés. 

 

Les difficultés économiques aggravent la situation mai pour sauver la Révolution, "la Terreur" est instaurée à partir du 5 septembre 1793. 

 

Le 17 septembre 1793, la Convention vote la "loi des suspects" qui permet d'arrêter, de juger et de guillotiner à peu près n'importe qui, encore mieux qu’une lettre de cachet d’antan. Le Directoire modèlera les juridictions et les juges à sa convenance.

 

Des milliers de personnes, royalistes, prêtres réfractaires ou non, sont guillotinées. 

 

La Terreur s'accélère et la guillotine tourne à plein régime. Elle fera, jusqu'à l'exécution de Robespierre, 20000 victimes environ hors la Vendée.

La Guerre de Vendée
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La guerre de Vendée est le nom donné à la guerre civile qui opposa, dans l'Ouest de la France, les républicains, les bleus, aux royalistes les blancs, entre mars 1793 et 1796.

 

La Chouannerie se déroula sur la rive droite de la Loire, tandis que le soulèvement Vendéen eut lieu sur la rive gauche. 

 

Comme partout en France, la Vendée a connu des manifestations paysannes. Mais c'est au moment de la levée en masse de 1793, que la révolte vendéenne, s'est déclenchée. 
                                                                              

Au cours de cette période, des centaines de villages ont été brûlés, dévastés et 20000 à 50000 civils vendéens massacrés par les colonnes infernales.

 

Il ne s’agissait pas des exactions d’un général chaud du bonnet mais de l’exécution d’instructions clairement exprimées. Ainsi un ordre du général Turreau indique :
«Le général Moulins se portera avec la colonne gauche sur Mortagne, fera désarmer et égorger, sans distinction d’âge et de sexe, tout ce qui se trouvera sur son passage.»

Les noyades de Nantes, Paris, BnF, département des estampes, Par Charles François Gabriel Levachez.
Les noyades de Nantes


De l'automne 1793 au printemps 1794, les armées républicaines ont renoué avec une tactique de massacres et de destructions qui n'avait plus été observée en Europe depuis la guerre de Trente Ans. 

 

On relève dans la ville d’Angers, des noyades, qui font plusieurs dizaines de victimes et l'établissement d'une tannerie de peau humaine par Péquel, chirurgien-major du 4e bataillon de volontaires des Ardennes, qui écorche 32 cadavres et qui fait tanner leurs peaux par un ou plusieurs soldats dans l'atelier d'un nommé Langlais. 

 

Le premier bilan humain de la guerre de Vendée est donné le 1er décembre 1794 devant le Comité de salut public par 9 conventionnels qui assurent qu'une population de 400.000 personnes a été anéantie. 


Dans une lettre adressée le 1er février 1796 au ministre de l'Intérieur, le général Hoche écrit que «six cent mille Français ont péri dans la Vendée». 

 

En 1797, l’enquêteur républicain Louis Marie Prudhomme, porte tantôt à 900.000 tantôt à plus d'un million le nombre des morts en Vendée, blancs et bleus compris.

L’illusion

 

La certitude de posséder la vérité source de tous les maux  

 

Illustration inspirée de l’oeuvre de Goya, "Saturne dévorant un de ses fils" 
inspirée de Goya, "Saturne dévorant un de ses fils" 

"L'enfer est pavé de bonnes intentions". 

 

Ce proverbe, datant pourtant du XIIe siècle, semble s’appliquer à la révolution française de 1789.

 

D’un projet louable et humaniste, plein de principes novateurs et généreux, les républicains ivres de leur nouveau pouvoir ont déroulé leur logique sans garde-fou. 

 

 

Les principes matérialistes de 1789, par leur refus d’une morale transcendante, contiennent déjà en germe la Terreur, laquelle est la conséquence d’une politique purement logique qui veut imposer aux opposants, ce que l’on considère être la vérité, et pour laquelle on est prêt à toutes les abominations.

 

Avec la Terreur, de 1793 à 1796, le pays est devenu en l’espace de trois années seulement un gigantesque camp concentrationnaire.

 

Au terme de la période révolutionnaire qui a apporté son lot d’espoirs et d’horreurs et au delà de ses illusions, on peut affirmer que, outre organiser de nombreuses exécutions sommaires, ce qui est, en soi, abominable, l’idée même de fabriquer des sous-produits utilitaires et marchands avec des corps massacrés aura marqué à jamais la révolution française d’une tache indélébile.

 

A bon entendeur. . .

fin (?). . .

 

 

revolutionfrancaise

Sources

https://fr.wikipedia.org/wiki/Petit_âge_glaciaire

https://www.glaciers-climat.com/clg/petit-age-glaciaire/

https://www.elysee.fr/la-presidence/la-declaration-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen

https://www.herodote.net/15_janvier_1790-evenement-17900115.php#:~:text=L%27Assemblée%20nationale%20constituante%2C%20qui,est%20initialement%20fixé%20à%2083.

https://histoire-image.org/fr/etudes/systeme-metrique-decimal

https://metrologie-francaise.lne.fr/fr/metrologie/histoire-des-unites

https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/4893-la-revolution-francaise-1789.html

https://www.cairn.info/revue-regards-croises-sur-l-economie-2007-1-page-56.htm

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Chapitre XII. La révolution : suppression et redéfinition du péage

https://www.herodote.net/du_Moyen_Age_a_nos_jours-synthese-2776.php

https://fr.wikipedia.org/wiki/Causes_de_la_Révolution_française

https://www.sa-autrement.com/livre/9782847490664-revolution-pour-en-finir-avec-les-illusions-francaises-par-l-auteur-de-francoscopie-gerard-mermet/

http://www.medias19.org/index.php?id=12314

https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Révolution_française/140733

https://barr-avel.blog/2021/05/20/les-dangers-du-super-etat-europeen-yann-fouere-1968/

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https://bibliobs.nouvelobs.com/en-partenariat-avec-books/20120705.OBS6287/les-horreurs-de-la-revolution-francaise-vues-d-angleterre.html

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https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/4870-la-crise-financiere-francaise-de-1789-a-1799.html

https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/3406-revolution-francaise-et-religion-1.html

https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/173-la-presse-sous-la-revolution.html

https://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/5701-les-massacres-de-septembre-1792-prelude-de-la-terreur.html

 

Photos

Jacques-Louis David, Serment du Jeu de paume, Paris, musée Carnavalet.

https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/musee-carnavalet/oeuvres/serment-du-jeu-de-paume-le-20-juin-1789, Domaine public,

https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14770497

 

Petit age glaciaire

https://www.glaciers-climat.com/wp-content/uploads/1-courbe-600x348.jpg

 

droits de l’homme

https://www.elysee.fr/la-presidence/la-declaration-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen

Illustration de l'Encyclopédie représentant une forge au XVIIIe siècle.

Par Benard after Goussier — http://www.schmidt-auktionen.de/, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8958881

 

une forge au XVIIIeme siècle.

Illustration de l'Encyclopédie représentant une forge au XVIIIe siècle.

Par Benard after Goussier — http://www.schmidt-auktionen.de/, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=8958881

 

Carte de la France en 1791 (départements et anciennes provinces - en rouge)
Par Original téléversé par Tournachon sur Wikipédia français. — Transféré de fr.wikipedia à Commons par Korrigan utilisant CommonsHelper., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4837253

 

Registre d’état civil

https://francearchives.fr/fr/article/38170

 

Justice

https://img1.freepng.fr/20180327/egq/kisspng-lady-justice-symbol-criminal-justice-clip-art-auction-5abafbf99aa7e2.1563322915222036416335.jpg

Mètre étalon, place Vendôme à Paris, sur la façade du ministère de la Justice.

https://fr.vikidia.org/w/index.php?curid=40825

 

Système métrique

https://www.rfgenealogie.com/sites/rfg/files/styles/media_accroche/public/medias/dossiers/poidsmesures.jpg?itok=92JkOb84

 

Le cadastre par masse de cultures

https://cadastre.pagesperso-orange.fr/Cadimag/banhars2.JPG

 

L'instruction publique

https://www.unicaen.fr/recherche/mrsh/sites/default/files/public/pehpst/Séminaire%20PEHPST%206%20nov2017_Histoire%20système%20éducatif.pdf

 

Calendrier républicain, document d’époque.

https://www.etaletaculture.fr/culture-generale/le-calendrier-republicain-na-pas-fait-que-des-heureux/

 

«Je jure de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution & [la haie].»

Plat commémoratif de la Constitution civile du clergé secrètement contre-révolutionnaire par un rébus (1790).

Musée Carnavalet.

CC BY-SA 2.1 es, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=253077

 

Le péage

https://www.economie.gouv.fr/files/styles/image_contenu_article_espace/public/files/directions_services/igpde-editions-publications/peage_xviii_conchon230x316.jpg?h=d18f52c1&itok=NbPUEpy4

 

Assignat de 15 sols.

Par Design : Nicolas-Marie Gatteaux - Lettering : Jean-Baptiste Gérard — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=485006

 

Assignat de 500 livres.

Par République française — tirage original, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=49364533

 

Exécution de Louis Capet, le 21 janvier 1793

Par Auteur inconnu — https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/musee-carnavalet/oeuvres/execution-de-louis-capet-xvime-du-nom-le-21janvier-1793, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=94109569

 

 

Le combat de Cholet

Par Paul-Émile Boutigny — Musée d'art et d'histoire de Cholet, Cholet (France), Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3282836

 

Les noyades de Nantes, Paris, BnF, département des estampes,

Par Charles François Gabriel Levachez — Cette image provient de la Bibliothèque en ligne Gallica sous l'identifiant ARK btv1b6950640t/f1, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=64092253

 

 

Illustration inspirée de l’oeuvre de Goya, "Saturne dévorant un de ses fils"

https://viveleroy.net/wp-content/uploads/2020/12/GoyaRevolution-800x400.jpg

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